Montréal, le 1er juin 2020 – Les enjeux en matière de santé et sécurité au travail n’auront jamais été autant d’actualité. En raison de la reprise graduelle des activités économiques, les organisations redoublent d’ardeur pour assurer la sécurité de leurs travailleurs et de leur clientèle, faisant preuve d’une grande créativité et proactivité. En même temps, il est primordial de considérer avec bienveillance la santé mentale des travailleurs afin de trouver un équilibre entre la productivité des organisations et le bien-être de la main-d’œuvre dans ce contexte particulier et anxiogène.
Prioriser la santé mentale
Selon un sondage de Léger , réalisé pour le compte de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, 34 % des travailleurs se disent actuellement stressés et anxieux en rapport au travail, ce qui est davantage marqué chez les 18-34 ans (43 %). « Cette donnée est préoccupante, car tôt ou tard, nous pourrions nous retrouver à gérer une crise sociale en plus des crises sanitaire et économique. L’employeur peut contribuer en mettant en place des conditions favorisant un contexte de travail sain et des ressources pour accompagner ses travailleurs en ce sens », commente Manon Poirier, CRHA, directrice générale de l’Ordre des CRHA.
Un sondage , réalisé par l’Ordre auprès des professionnels RH, révèle que les deux principaux enjeux organisationnels en ce moment sont la gestion de la distanciation physique et celle du stress et de l’anxiété chez les travailleurs.
Constat encourageant, 48 % estiment que le contexte actuel a sensibilisé les dirigeants et gestionnaires quant aux enjeux de santé mentale. « Je me réjouis de constater que les tabous entourant la santé mentale semblent graduellement se dissiper. C’est en instaurant un climat de confiance et en évitant de banaliser les inquiétudes que les travailleurs seront plus enclins à s’ouvrir et qu’ainsi, les organisations pourront plus aisément soutenir leurs collaborateurs », souligne Mme Poirier. Un peu plus de la majorité des répondants (55 %) mentionne que des mesures supplémentaires ont même été déployées dans le but de prévenir et gérer les enjeux reliés à la santé mentale.
« C’est très rassurant de constater que les organisations priorisent les enjeux en matière de SST et déploient des efforts en ce sens. Rappelons toutefois que plusieurs PME de notre tissu économique ne comptent pas de professionnels RH en leurs rangs. Ces pratiques nécessaires dans le contexte reposent alors sur les entrepreneurs et dirigeants qui portent déjà plusieurs chapeaux et qui subissent en même temps, la pression financière due au ralentissement. Malgré cette dure réalité, il est primordial de prioriser la santé des individus pour permettre de maintenir ou retrouver une santé organisationnelle et la prospérité. », nuance Mme Poirier.
Un monde du travail en évolution accélérée
La pandémie qui bouleverse le quotidien de toutes les organisations procure toutefois différents apprentissages. Elle pourrait avoir des effets à long terme, notamment sur la santé et la sécurité au travail. À cet effet, les organisations prévoient effectuer des changements sur le long terme notamment en ce qui a trait à l’élargissement des mesures de télétravail (79 %), à la modification des lieux physiques dans le but de réduire les contacts (59 %) et à l’accroissement des programmes et des mesures en matière de prévention et de gestion de la santé mentale (26 %).
Adapter la législation en fonction de l’évolution du monde du travail
Avant la crise, la Loi sur la santé et sécurité au travail (LSST) adoptée en 1979, ainsi que la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LAMPT) étaient jugées désuètes. Le gouvernement était d’ailleurs sur le point de déposer un projet de loi pour les modifier avant la pandémie. Alors que le contexte actuel a mis ces défis à l’avant-plan, il nous apparaît prioritaire que cette intention ne soit pas reléguée aux oubliettes. À cet effet, une forte majorité des professionnels en ressources humaines sondés (80 %) jugent qu’il serait très pertinent de les réformer.
« À notre avis, une modernisation de la LSST et la LAMPT doit prendre en compte les nouveaux environnements de travail et les nouvelles pratiques. Il faudra s’assurer qu’elle puisse demeurer pertinente malgré l’évolution rapide du marché du travail et il faudra notamment réfléchir aux groupes qui devraient être visés par ces lois, aux défis que représente la santé psychologique ainsi qu’aux nouvelles réalités, par exemple le télétravail qui devrait continuer à prendre de l’ampleur », conclut Mme Poirier.
À propos de l’Ordre
Regroupant 11 000 professionnels agréés, l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés est la référence en matière de pratiques en ressources humaines au sein des organisations. Il assure la protection du public et contribue à l’avancement des CRHA et CRIA. Par ses interventions publiques, il exerce un rôle majeur d’influence dans le monde du travail au Québec. L’Ordre participe ainsi activement au maintien de l’équilibre entre la réussite des organisations et le bien-être des employés. Pour en savoir plus, visitez ordrecrha.org.
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Noémie Ferland-Dorval
Conseillère, affaires publiques
Ordre des conseillers en ressources humaines agréés
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