Vous lisez : Travail des jeunes en période scolaire

Depuis juin dernier, et sauf exception, l’âge minimal légal pour travailler au Québec est de 14 ans. Pour assurer la réussite scolaire et la sécurité de nos enfants, ce choix de société s’imposait.

Un autre changement important entrera par ailleurs en vigueur lors de la rentrée scolaire. À compter du 1er septembre, un jeune qui a l’obligation de fréquenter l’école devra avoir un horaire de travail d’un maximum de 17 heures hebdomadairement, dont un maximum de 10 heures pouvant être effectuées en semaine (lundi au vendredi). Ces nouvelles balises ont, elles aussi, pour objectif d’encourager la persévérance scolaire jusqu’à l’obtention d’un diplôme.

De nombreuses organisations planchent présentement sur divers scénarios qui leur permettront de se conformer à cet encadrement accru du travail des jeunes. Cependant, les employeurs devraient idéalement aller bien au-delà de ce que la loi leur prescrit.

Lorsqu’elles embauchent des jeunes, surtout de très jeunes, les organisations doivent faire preuve d’une grande responsabilité sociale afin de les protéger et de soutenir leur réussite.

Persévérance scolaire : des pistes d’actions concrètes

D’une part, les employeurs devraient prévoir un aménagement responsable du temps de travail en considérant le calendrier scolaire et les besoins de leurs jeunes employés. Cela exige de maintenir la discussion afin d’adapter l’horaire tout au long de l’année, notamment pour tenir compte du fait que certaines périodes de l’année sont plus critiques que d’autres (ex. les périodes d’examens).

D’autre part, les organisations devraient prendre des engagements en matière de persévérance scolaire et les faire connaître à leurs jeunes employés. Comment s’y prendre? En tenant un discours clair auprès des jeunes quant à l’importance de réussir leurs études. En s’intéressant à ce que les jeunes souhaitent faire dans la vie et en les encourageant jusqu’à l’atteinte de leurs objectifs. En soulignant leurs succès scolaires et l’obtention des diplômes. En mettant en place des incitatifs financiers comme un programme de bourses de persévérance scolaire. En prévoyant des mécanismes de rétroaction avec le jeune employé pour s’assurer du succès de sa conciliation travail-études.

Santé et sécurité : des risques spécifiques aux jeunes

En matière de santé et de sécurité au travail, les employeurs doivent mettre en place des programmes de prévention qui tiennent compte des risques spécifiques auxquels les travailleurs adolescents sont exposés. Ces risques sont connus des experts en la matière; ceux-ci devraient être consultés au besoin.

On sait par exemple que les jeunes ont généralement un plus grand besoin de sommeil que les adultes. Un manque de sommeil peut entraîner une diminution du degré de vigilance et de la concentration au travail. Autre exemple de risque physique : lever des charges trop lourdes pendant la période de croissance peut affecter celle-ci (effet sur les plaques de croissance).

Quant aux risques psychosociaux particuliers aux jeunes travailleurs, soulignons entre autres que la position d’autorité de l’employeur peut intimider les jeunes et rendre plus difficiles les communications nécessaires à la réalisation des tâches qui leur sont confiées; les organisations doivent s’adapter en conséquence et insister sur l’importance du dialogue.

Que ce soit pour exécuter des tâches moins qualifiées, développer un bassin de travailleurs potentiels pour l’avenir ou pallier le manque de main-d’œuvre, de nombreux employeurs québécois ont recours à des travailleurs d’âge scolaire. Comme société, assurons-nous que ces organisations aient tous les outils en main pour agir de manière exemplaire envers ceux et celles qui font leurs premiers pas dans le monde du travail.

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