Montréal, le 15 décembre 2020 – L’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés a pris connaissance des recommandations annoncées hier par le Groupe d’action contre le racisme du gouvernement du Québec (GACR) sur le volet de l’emploi. Bien qu’il s’agisse d’un pas dans la bonne direction et que de manière générale, il accueille favorablement les mesures présentées, l’Ordre est surpris qu’aucune action ne soit prévue pour encourager et accompagner les organisations à faire mieux en matière de gestion de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (GEDI) tel qu’il l’a recommandé au GACR lors des consultations de l’automne.
Soutien en vue de l’accès aux professions réglementées
Depuis plusieurs années, les ordres professionnels travaillent en continu à améliorer l’efficacité de leurs processus d’accès à la profession, tout en s’assurant de valider adéquatement les compétences des immigrants, en concordance avec leur mission première qu’est la protection du public. Ainsi, l’Ordre voit d’un bon œil les recommandations du GACR misant sur la conclusion d’ententes internationales de reconnaissance des qualifications professionnelles, présumant que les ordres feront partie intégrante de ces démarches.
Toutefois, il faut comprendre que les ordres ne sont pas les seuls responsables de l’accès des immigrants aux professions réglementées. Le système d’éducation ainsi que les milieux de travail pour les stages doivent aussi être mis à contribution pour faciliter cet accès.
« Rappelons que ce ne sont qu’une partie des nouveaux arrivants qui ont une profession encadrée par le système professionnel québécois. Ces mesures touchent donc qu’une partie des immigrants qui viendront contribuer à la relance et à l’essor de l’économie québécoise » explique Manon Poirier, CRHA, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.
L’État doit prêcher par l’exemple
L’Ordre accueille favorablement les mesures relatives aux emplois du secteur public, à savoir : augmenter d’ici cinq ans le taux de présence des membres des minorités visibles au sein de la fonction publique, assurer une présence d’au moins un membre d’une minorité visible au sein de la majorité des CA des sociétés d’État et mettre en place une formation obligatoire et continue sur le racisme pour l’ensemble des employés de l’État. Alors que ce sont les CRHA qui sont au cœur de la GÉDI au sein des organisations, l’Ordre tient à offrir sa pleine collaboration et son expertise au gouvernement pour la création de cette formation.
En tant que plus important employeur au Québec, le gouvernement doit devenir un chef de file en matière de gestion de la diversité, de l’équité et de l’inclusion en instaurant des pratiques exemplaires et en s’assurant que des acteurs soient imputables de la progression et de l’atteinte des résultats. » ajoute Manon Poirier, CRHA,
Concernant le souhait d’une meilleure représentation au sein de la fonction publique, quelles mesures concrètes sont prévues afin d’y arriver? En effet, la Loi sur l’accès à l’égalité à l’emploi dans les organismes publics est en vigueur depuis des années, avec des résultats décevants. Au-delà de l’intention claire énoncée, que prévoit faire le gouvernement pour que cette fois-ci, la résultante soit différente? » nuance Mme Poirier.
Aucune mesure pour encourager les organisations à miser sur la GÉDI
Sur le plan de l’emploi, les études démontrent que des inégalités subsistent en matière d’accès au marché du travail, sur le plan économique (salaire et avantages), de même que les conditions de travail et le maintien en emploi. Aussi, les employeurs du Québec ont un rôle de premier plan pour favoriser la diversité, l’équité et l’inclusion en milieu de travail. Les organisations ont intérêt à le faire par devoir collectif d’équité et la nécessité de mettre fin à la discrimination (qu’elle soit consciente ou inconsciente), comme pour les bénéfices d’affaires, d’apprentissage et d’innovation qui en découlent. Les organisations devraient mettre en place un plan d’action en matière de GÉDI, incluant des objectifs quantitatifs et qualitatifs ainsi que des mécanismes de mesures, et s’assurer que les membres de la haute direction soient habités de cette volonté affirmée.
Malheureusement, outre celles concernant le secteur de la construction, l’Ordre ne peut que déplorer qu’aucune mesure du plan d’action annoncé par le GACR ne vise à inciter les organisations du Québec à faire de la GÉDI une priorité, ni pour les outiller en ce sens.
« Sans pour autant passer par un véhicule législatif, nous aurions souhaité que davantage d’efforts soient déployés auprès des employeurs pour leur communiquer les bonnes pratiques en matière de GÉDI, faciliter les liens entre celles-ci et les organismes communautaires en diversité, pour les inciter à se munir de cibles de représentativités, pour faire la promotion et faciliter l’accès aux certifications en la matière, etc. » conclut Mme Poirier.
À propos de l’Ordre
Regroupant 11 000 professionnels agréés, l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés est la référence en matière de pratiques de gestion des employés. Il assure la protection du public et contribue à l’avancement des CRHA et CRIA. Par ses interventions publiques, il exerce un rôle majeur d’influence dans le monde du travail au Québec. L’Ordre participe ainsi activement au maintien de l’équilibre entre la réussite des organisations et le bien-être des employés. Pour en savoir plus, visitez ordrecrha.org.
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Noémie Ferland-Dorval
Conseillère, affaires publiques
Ordre des conseillers en ressources humaines agréés
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