« La culture n’est pas ce qui est écrit sur le mur de la réception ou sur le site Internet de l’entreprise. C’est un ensemble formé des employés, de la vision de l’entreprise, de ses valeurs, de ses intentions, des non-dits et des façons de faire… Une culture d’entreprise, c’est vivant! »
C’est en ces mots que Julie Lajoie, CRHA, directrice Talent et culture chez Altrum, définit la culture d’entreprise. Un concept riche qui constitue le socle sur lequel repose la stratégie d’affaires des entreprises, et qui permet d’attirer des talents et d’en retenir d’autres. Or, le CRHA joue un rôle essentiel dans son déploiement et sa vivacité.
Assurer la cohérence entre vision et culture
L’un des rôles stratégiques du CRHA consiste à faire vivre cette culture au quotidien et à s’assurer que les décisions et les actions des dirigeants sont cohérentes par rapport à celle-ci. Dans le cas où certains comportements observés dans l’organisation ne correspondraient pas à la culture souhaitée ou aux valeurs, les CRHA posent d’abord un diagnostic, puis conçoivent et implantent les stratégies nécessaires pour soutenir et faire vivre la culture d’entreprise au quotidien.
Cette quête de cohérence est constante. Rémy Tondreau, CRHA, vice-président RH chez Dorel Home Canada, n’hésite pas à questionner les employés par sondages, à les rencontrer personnellement ou à demander aux gestionnaires de le faire. « Il faut prendre le pouls de l’engagement des employés dans la transmission des valeurs et de la culture de l’entreprise. »
Cette adéquation, essentielle à la croissance de l’organisation, est aussi vérifiée au recrutement de talents. Dans une entreprise qui valorise le travail d’équipe, par exemple, les spécialistes RH pourraient chercher à identifier chez les candidates et les candidats en entrevue des compétences transversales comme l’empathie ou de bonnes capacités communicationnelles.
Chez Dorel Home Canada, Rémy Tondreau invite les futures recrues à discuter avec le personnel ou à faire une visite des lieux pour s’imprégner de la culture et voir si elle lui convient. « La cohérence entre nos valeurs et les leurs est importante, car il en va de la satisfaction que la personne retirera à travailler pour nous, donc de la qualité future de son travail. »
Préserver une culture pertinente pour tous
Le CRHA a également la possibilité de proposer des pratiques de travail novatrices qui correspondent à la culture et à des contextes changeants, comme la pandémie et la nécessité du télétravail et du travail hybride. « Il agit un peu comme un gardien; il ira au-devant et proposera des initiatives et des solutions qui favoriseront cette cohésion », dit Julie Lajoie.
Selon elle, l’absence d’un lieu de ralliement et le travail à distance ne sont pas un problème, d’autant plus que chez Altrum, l’équipe est éparpillée dans plusieurs villes depuis bien avant l’imposition de mesures sanitaires. « Nous maintenons nos gens connectés grâce à une communication bilatérale efficace et à des initiatives comme un mur virtuel de reconnaissance sociale sur lequel on peut inscrire un collègue qui a fait un bon coup en relation avec les valeurs de l’entreprise. »
En mettant en place des mécanismes de reconnaissance des bonnes actions ou en instaurant une évaluation de rendement en fonction des valeurs de l’entreprise, les CRHA nourrissent la pertinence de la culture d’entreprise pour les employés et les gestionnaires. « Chez Dorel Canada, nous proposerons de créer un “prix du président”, qui sera remis à un employé incarnant les valeurs de l’organisation et qui sera attribué sur recommandations des pairs, dit Rémy Tondreau. Cette façon de faire stimule la réflexion envers notre culture non seulement chez le lauréat, mais aussi chez les autres employés et chez les gestionnaires. »
Guider la direction… dans la bonne direction!
Un CRHA doit incarner les valeurs de l’entreprise et sensibiliser les membres de la haute direction à adopter des comportements exemplaires.
Le vice-président RH chez Dorel Home Canada a convaincu la haute direction d’afficher l’importance qu’elle accorde à la santé et sécurité au travail. « C’est un élément de notre culture d’entreprise qui guide nos comportements dans l’atteinte de nos objectifs et qui facilite la négociation d’ententes collectives », soutient Rémy Tondreau.
« Les gestionnaires devraient pouvoir compter sur la vision globale et stratégique des CRHA, affirme Julie Lajoie. Grâce à leur formation, ils savent déterminer et comprendre autant les émotions que les enjeux d’affaires; ils sont au fait des nouvelles tendances en gestion, en recrutement et en rétention et ils prennent en compte la dimension humaine dans toutes les décisions de l’organisation. »