Vous lisez : Vive la famille!

Le sujet de toutes les tribunes ces derniers temps, c’est fort probablement la famille. On parle de sa définition, du faible taux de natalité au Québec et de l’importance d’appuyer les jeunes couples. Aide à l’achat d’une première propriété, déductions fiscales et autres incitatifs sont au menu. Mais que font les entreprises pour soutenir les familles?

Aujourd’hui, les générations X et Y, pour qui qualité de vie et loisirs sont fondamentaux, envahissent le marché du travail… L’employeur doit faire plus que leur verser un salaire. Pour les fidéliser, il doit également considérer leurs demandes en créant une politique familiale. Voici quelques tendances à surveiller.

Horaires flexibles
Pendant les années 1990, quand la bulle technologique poursuivait son expansion, quantité d’entreprises ont accepté que leurs employés fassent du télétravail. Il faut dire que ces emplois, dont l’outil de travail était l’ordinateur, s’y prêtaient plutôt bien. Cette pratique faisait épargner bien des frais aux entreprises. Maintenant, cette tendance s’atténue et on remarque un retour vers le travail dans les bureaux de l’entreprise.

Cependant, plutôt que de revenir aux anciens horaires rigides, les employeurs acceptent maintenant la flexibilité. Il y a de plus en plus de personnes qui travaillent de 7 h à 15 h ou de 10 h à 18 h. Circulant en dehors des heures de pointe, l’employé gagne beaucoup de temps, parfois jusqu’à une heure de transport. Il arrive donc frais et dispos au travail. Ces horaires lui donnent aussi la possibilité de passer prendre les enfants plus tôt ou d’aller à la banque le matin.

Les postes en rotation sont un autre moyen d’aider les parents qui désirent revenir graduellement au travail après la naissance d’un enfant. Le concept, qui permet de planifier les congés de maternité à court et à long termes, est simple, mais sous-exploité. Lorsqu’on prévoit dans un service que plusieurs femmes partiront en congé de maternité sur une période de quelques années, on peut les préparer d’avance à occuper différents postes, pour assurer un roulement harmonieux. On peut aussi offrir à ces employées de revenir à temps partiel après leur congé de maternité, si elles le désirent. Par exemple, Monique travaillera le lundi et le mardi et Rachel occupera le poste jusqu’à la fin de la semaine. Ce compromis permet aux deux femmes de continuer à travailler tout en faisant un retour en douceur.

Engagement dans les activités communautaires du quartier
Une bonne façon de simplifier la vie aux parents est de leur offrir des moyens de souffler un peu entre le travail et le retour des enfants à la maison. Combien de parents stressés à l’idée de laisser leurs enfants seuls se retrouvent pris dans les bouchons et n’arrivent pas à temps?

En s’impliquant dans le financement et l’organisation d’activités parascolaires, l’entreprise offre la possibilité aux enfants d’avoir des activités saines et stimulantes après l’école, dans un milieu sécurisé. Cela permet aux parents de ne pas se sentir pris au piège par une réunion qui se prolonge. Soutenir l’équipe de soccer du quartier, le club de sciences ou l’école de musique témoigne de l’intérêt de l’employeur non seulement pour la qualité de vie des parents, mais aussi pour l’avenir et le bien-être des jeunes. Ce type d’engagement est particulièrement efficace dans les régions ou les quartiers qui regroupent les employés d’une même grande entreprise.

Garderie en milieu de travail
Un classique. Les parents consacrent une énergie phénoménale à la recherche (souvent même pendant la grossesse) d’une garderie. Si ce service est offert sur les lieux de travail, les avantages pour les parents et l’employeur sont nombreux. Le parent bénéficie, en plus d’une réduction du stress et du temps de transport, d’un horaire de garderie qui correspond aussi à son horaire de travail. Pour sa part, l’employeur n’a pas à composer avec les départs urgents de mamans dont l’enfant s’est fait une bosse en tombant. Dans certains endroits, même si cela reste marginal, on accepte même que les mamans qui allaitent amènent leur bébé au bureau. Bien sûr, ce genre d’organisation ne s’applique pas à tous les milieux et encore moins aux plans de travail à espaces ouverts.

Réinventer les congés mobiles
Dans une majorité d’organisations, les seuls congés mobiles accordés sont les congés de maladie. Si l’enfant a une journée neige, pas moyen de l’accompagner. La même logique s’applique aux congés scolaires et journées pédagogiques. C’est chaque fois la course à la gardienne ou l’imploration aux grands-parents de bien vouloir laisser tomber la partie de bridge pour s’occuper des petits. Comme si cela n’était pas suffisant, avec le vieillissement de la population, bien des familles ont à la fois des enfants et des grands-parents âgés dont elles doivent s’occuper. Heureusement, plutôt que de laisser mentir les employés sur la nature réelle de leur maux de tête soudains, il existe maintenant des banques de congés familiaux qui peuvent être pris pour toute activité. C’est ce qu’on appelle communément le soutien à la famille. Que ce soit pour accompagner la cadette à l’aéroport ou reconduire mamie chez le dentiste, plus de stress!

Quelques perles rares
Pour terminer ce tour d’horizon, mentionnons quelques fabuleuses exceptions offertes aux employés et qui ont de quoi faire rêver. Ainsi, on associe souvent la conciliation travail/famille avec les enfants du niveau primaire. Cependant, il est possible de donner un coup de pouce intéressant même quand les enfants sont adolescents et jeunes adultes. Ainsi, un bel avantage est l’offre de stages d’été payés dans l’entreprise aux enfants des employés. D’autres organisations donnent des bourses à des jeunes qui veulent poursuivre des études supérieures. Un bon coup de pouce pour démarrer sa vie d’adulte en beauté!

Le plus populaire des petits extras est cependant le service de concierge. De grandes firmes d’avocats ou de consultation offrent à leurs employés un service personnalisé qui leur permet d’envoyer quelqu’un s’occuper de toutes les petites tâches qu’on n’arrive jamais à faire : aller chercher les vêtements chez le nettoyeur, conduire la voiture au garage, acheter la poignée de porte qui est cassée depuis trois semaines. Autrefois réservés à une certaine élite, ces services tendent à se démocratiser et deviennent de plus en plus accessibles. Après une grosse journée de travail, quel parent ne rêve pas de constater, juste une fois, que toutes les choses à faire sur la liste ont été rayées?

Stéphanie Lalut, journaliste indépendante

Source : Effectif, volume 11, numéro 2, avril/mai 2008.

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