Être un employeur de choix est certainement un symbole de réussite et un statut convoité pour une entreprise. Mais la tempête démographique qui guette le Québec et l’Amérique du Nord fera en sorte que les entreprises devront savoir attirer et conserver leur main-d’œuvre, et ce, pour survivre.
Il est prévu que la main-d’œuvre québécoise diminuera à partir de 2013 et qu’en moyenne, les Québécois prennent leur retraite plus tôt qu’ailleurs (29 % des gens entre 60 et 64 ans sont au travail au Québec, alors qu’on parle de 42 % en Ontario et de 47 % aux États-Unis).
Cette date vous semble peut-être bien lointaine. Cependant, les entreprises du Québec sentent déjà certains effets de la pénurie. Voici quelques questions qui vous aideront à établir votre bilan :
- Votre taux de roulement est-il élevé?
- Rajustez-vous régulièrement les salaires de vos employés à la suite d’une demande ou d’une plainte (ou pire, en situation de contre-offre par un autre employeur)?
- Quand vous affichez un poste, est-ce que la quantité de « bonnes » candidatures est à la baisse? Vous arrive-t-il parfois de n’avoir aucune candidature correspondant à vos critères initiaux?
- Voyez-vous vos offres d’emploi refusées régulièrement, ou arrive-t-il que votre offre soit acceptée, puis rejetée, car la personne de votre choix n’a pas abandonné son projet de recherche d’emploi même après avoir confirmé son acceptation?
- Embauchez-vous des nouveaux à des taux plus élevés qui vous obligent à faire des rajustements aux salaires de vos employés déjà en place?
- Diluez-vous régulièrement vos critères d’embauche afin d’être en mesure de pourvoir votre poste?
- Les chercheurs d’emploi et vos employés vous posent-ils des questions sur votre offre révélant qu’ils sont à la recherche de plus qu’un salaire et des avantages de base?
Si vous avez répondu « oui » à ces questions, l’amélioration de votre gestion des ressources humaines est certainement possible.
Au cours des années à venir, la situation sera simple : il y aura deux types d’entreprises, soit celles qui réussissent à devenir ou à être des employeurs de choix et qui sauront non seulement attirer, mais conserver leurs ressources et celles qui deviendront les « bassins » dans lesquels puiseront ces employeurs de choix pour combler leurs besoins.
C’est en effet un stratagème bien connu des recruteurs-chasseurs qui ciblent les entreprises communément appelées « sweat shops », là où l’environnement et les conditions de travail sont peu attrayants et où le seul objectif du personnel consiste à acquérir suffisamment d’expérience pour changer d’emploi. Comme le bassin deviendra de plus en plus petit, les tactiques des employeurs de choix s’étendront logiquement pour viser un plus grand nombre d’entreprises vulnérables. Cela dit, les PME se retrouveront parmi les plus vulnérables, car la majorité d’entre elles sont peu ou pas structurées pour relever les défis de pénurie qui les attendent.
« Les PME sont contraintes par l’absence de masse critique. Elles sont souvent confinées à des solutions et services qui les privent d’une information précieuse, source de croissance », dit M. Simon Brochu, président de Crezendo, une entreprise qui se consacre à la conception de solutions pour les PME.
« Le point de départ, précise M. Brochu, repose sur l’intégration et sur l’accès à l’information ainsi que sur les gains de productivité significatifs que peut générer une solution informatique de haut niveau, tout en s’adaptant à la réalité de chaque PME. »
Selon M. Brochu, ce type d’intégration doit s’autofinancer et offrir un rendement certain sur le capital investi.Les entreprises devront donc se préoccuper des facteurs qui créeront des avantages concurrentiels – et c’est là que les facteurs de gestion des ressources humaines entrent en jeu – afin de se pencher sur les éléments à valeur ajoutée qui différencieront leur organisation.
Michel Salmon, CRHA, est président de Lumas inc.
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