Non, il ne s’agit pas d’un nouveau type de safari, ni du titre d’un nouveau thriller… Les chasseurs de têtes sont des spécialistes du recrutement mandatés par des entreprises pour découvrir des talents spéciaux, généralement des dirigeants d’entreprise ou des cadres supérieurs. Ils sont peu nombreux, travaillent discrètement, reçoivent des honoraires à la mesure du défi. Ils sont, somme toute, les rois de la « débauche », puisqu’ils doivent intéresser quelqu’un qui est déjà en poste… Ils devront être convaincants et démontrer que leur client a mieux à offrir comme défi et comme conditions. Comment réagir si vous êtes contacté par l’un d’entre eux?
Tout d’abord, il faut bien admettre que les chances, pour le commun des mortels, d’être contacté par un chasseur de têtes sont passablement restreintes; au mieux, la plupart d’entre nous seront davantage sollicités par ceux qui se font simplement appeler recruteurs et qui ont des mandats à remplir pour le compte de leurs clients, à tous les niveaux hiérarchiques. De nos jours, les talents circulent; les gens changent plus souvent d’emploi, du moins dans le secteur privé. Les nouveaux paradigmes autorisent à écouter. Si un chasseur de têtes vous fait signe, soyez disposé à entendre parler du mandat.
Certains, par loyauté, par sens des responsabilités, par crainte, refusent tout contact avec les agents du changement que sont les chasseurs de têtes ou les recruteurs. Les entreprises changent, grandissent ou rapetissent; elles naissent ou disparaissent, se fusionnent ou se contorsionnent dans un univers en mouvance auquel elles doivent s’adapter continuellement. Les besoins de compétences suivent le même rythme, et l’urgence de les trouver est une question de survie. Aucune organisation n’est plus forte que son équipe. Soyez à l’écoute des défis proposés et de l’occasion qui vous est donnée de mesurer votre valeur marchande. C’est à vous de mesurer l’importance des défis reliés au travail que vous avez le désir de relever. Ces défis existent parfois dans l’organisation où vous travaillez… mais peut-être ailleurs!
Si jamais vous vous laissez tenter et acceptez une rencontre initiale chez un recruteur, il faut quand même prendre quelques précautions. D’abord, vous assurer de l’entière discrétion de la démarche. Demandez à votre recruteur s’il fait partie d’un ordre professionnel; ce n'est pas un absolu, mais ça rassure… Souvenez-vous que le chasseur de têtes travaille pour son client!
Ensuite, fixez une rencontre à un moment qui vous convient. La plupart des firmes se prêtent à des entrevues en dehors des heures de travail. Prenez le temps de vous préparer. Les recruteurs prennent plusieurs semaines à réaliser leurs mandats. Prenez le temps d’établir un curriculum vitæ de qualité. Marquez un temps d’arrêt pour savoir ce que vous voulez vraiment. Faites un bilan de votre carrière. Si on vous sollicite, c’est parce votre nom circule ou que vous avez amorcé la démarche. Vos talents et compétences semblent intéresser…
Êtes-vous prêt à passer une entrevue? Certains professionnels du recrutement peuvent être intimidants… N’oubliez pas que ces gens cherchent des talents pour leurs clients; ils vous cherchent; une relation d’égal à égal est donc de mise. Posez toutes les questions possibles sur le mandat, sur l’entreprise, sur ses dirigeants, sur la philosophie de gestion, sur les conditions de travail… Votre interviewer fera la même chose avec vous. Assurez-vous surtout d’améliorer votre sort. On ne change pas quatre trente sous pour une piastre! Vous êtes probablement dans une bonne situation pour négocier.
Gérer sa carrière, c’est savoir profiter des opportunités d’affaires qu’offre le marché. Toutes les entreprises le font. Sinon, elles stagnent ou disparaissent éventuellement. Vous aussi, il faut aussi travailler dans votre intérêt.
