Vous lisez : Recrutement : 5 mythes à déconstruire

Est-il tabou de parler de salaire en entrevue? Les réseaux sociaux représentent-ils maintenant l’unique outil de recrutement? Est-ce que seuls les candidats retenus peuvent s’attendre à être contactés? L’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés fait la lumière sur 5 croyances en matière de recrutement.

1. Il est tabou de parler de salaire en entrevue

Au contraire, éviter la question est une grave erreur. Le salaire doit être abordé, mais avec diplomatie. Il n’y a pas consensus quant au moment idéal, mais tous s’entendent pour dire que de traiter cette question à la toute fin du processus pourrait s’avérer une importante perte de temps si le salaire ne convient pas du tout à l’une ou l’autre des parties.

Un salaire, ça se négocie tout comme les vacances, les conditions de travail et les avantages sociaux. Même les juniors peuvent y trouver leur compte. « Malheureusement, au Québec, un malaise persiste quand vient le temps de parler salaire, et surtout de le négocier, ce qui est davantage marqué chez les femmes. » souligne Francine Sabourin, CRHA, de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

2. À la suite de l’envoi d’un CV, une réponse des recruteurs est attendue

Une centaine de candidatures peut être reçue pour une offre d’emploi, en plus des candidatures spontanées. Encore aujourd’hui, en raison de cet important volume, ce ne sont pas tous les candidats non retenus qui sont contactés. Plusieurs dénoncent ce manque de rétroactivité qu’ils qualifient d’irrespectueux et de décourageant.

Ces expériences négatives peuvent être dangereuses pour la réputation de l’organisation. Ainsi, même si les offres stipulent habituellement que seuls les candidats retenus seront contactés, une réponse, même automatique, est à privilégier. « Avec des centaines d’amis sur Facebook et de suiveurs sur Twitter, un candidat mécontent peut avoir tout un impact sur les réseaux sociaux. » rappelle Mme Sabourin. Le candidat peut également être client et son expérience influencera certainement ses choix de consommation.

3. Le recrutement se déroule uniquement via les réseaux sociaux

L’utilisation des réseaux sociaux est dorénavant incontournable en recrutement. 25 % des travailleurs (source : LinkedIn) ont l’intention, forte ou modérée, de trouver un nouvel emploi et, pour ce faire, consultent les sections Carrières des sites web d’entreprises et les sites d’offres d’emploi. Alors que les entreprises s’arrachent les talents, les médias sociaux constituent d’excellents véhicules pour atteindre les autres, puisque près de 3 adultes québécois sur 4 les utilisent (source : Cefrio).

« Les recruteurs font usage des réseaux sociaux pour approcher des candidats et confirmer des informations. Quoique très utiles, ce ne sont pas toutes les situations qui conviennent à leur utilisation. Cela dépend du type de poste à pourvoir, du secteur, de la région et plus encore. » nuance Mme Sabourin.

4. Le gestionnaire est le mieux placé pour choisir le bon candidat

Le recrutement est un travail d’équipe. Le professionnel en ressources humaines et le gestionnaire possèdent des expertises complémentaires et ont tous deux un rôle à jouer.

Le gestionnaire pourra définir et juger les connaissances liées au poste et pourra estimer si le candidat s’entendra bien avec l’équipe. Quant au conseiller en ressources humaines agréé (CRHA), il maîtrise les différentes stratégies et outils pour attirer le bon candidat, conseille le gestionnaire sur ses besoins, sait comment faire ressortir l’information désirée, peut juger des compétences, évalue la capacité d’adaptation à la culture organisationnelle et connaît les obligations légales en matière d’embauche.

5. Le recrutement, c’est une affaire de junior en ressources humaines

En raison du caractère hautement stratégique que prend cette fonction, les entreprises tendent plutôt à faire appel à des professionnels chevronnés. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de forte concurrence, ce ne sont plus les méthodes de production qui font l’avantage concurrentiel d’une entreprise, mais sa main d’œuvre. Puisque c’est l’humain qui fait la différence, son recrutement est d’autant plus crucial.

« Qui plus est, une mauvaise embauche, ça coûte cher. La perte peut équivaloir à plusieurs milliers de dollars. » illustre Mme Sabourin.

Collaborateurs
L’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés remercie les experts qui ont collaboré à la réalisation de ce dossier : Didier Dubois, CRHA et Émilie Pelletier, CRHA de HRM Groupe, Me Janie-Pier Joyal, CRIA de Monette Barakette, Julie Mackay, CRHA de CORTO.REV et Sébastien Savard, CRHA de Sourcinc.

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