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Les principaux avantages des programmes de prévention

Les programmes et les pratiques en matière de prévention offrent des solutions de type « gagnant-gagnant » pour les employés et les employeurs. En effet, au sein de nombreuses entreprises qui ont investi dans des mesures préventives, le taux d’absentéisme dû aux blessures, aux accidents et aux maladies professionnelles ont été réduits et le moral des troupes ainsi que la productivité y ont connu une embellie.

12 octobre 2009
Diane Labonté

Pour les dirigeants s’engager dans ce type de programmes leur permet de :

  • véhiculer leur reconnaissance de la valeur des artisans de la mise en œuvre de leur mission organisationnelle;
  • se démarquer comme employeur de choix;
  • maximiser la productivité de leurs effectifs.

À une époque où les organisations aspirent à favoriser l’engagement de leurs employés, investir dans les programmes et les pratiques en matière de prévention est une démarche de choix.

Pour les employés, participer à ce type de programmes leur permet de :

  • s’approprier leur santé et leur bien-être;
  • se sentir mieux et plus énergique;
  • savoir que leur milieu de travail est sain et qu’ils ne seront pas exposés à des risques et à des conditions néfastes;
  • se sentir appréciés et reconnus.

Tous ces éléments ne peuvent qu’augmenter leur satisfaction et leur productivité au travail ainsi qu'améliorer leur moral.

Éléments clés pour la mise sur pied de programmes de prévention efficaces

Si l’on souhaite maximiser l’impact des programmes de prévention, plusieurs éléments doivent être pris en considération. En voici quelques-uns :

Considérer  son entreprise comme un écosystème

Il est d’abord important de bien saisir le milieu dans lequel nous mettons en place un changement favorable à la santé. Tel un écosystème, composé de l’environnement, des individus et des interactions entre ses éléments, le milieu de travail est unique. Ainsi, chaque programme doit être adapté aux besoins des individus et aux particularités de l’environnement.

Par exemple, au sein d’une entreprise composée d’employés jeunes et ayant des enfants en bas âge, on ne devra sans doute pas mettre en place les mêmes mesures que dans une organisation dont la moyenne d’âge des employés est de plus de 40 ans.

De même, choisir de mettre en place un programme d’aérobie sur l’heure du dîner peut être une initiative intéressante, mais si de nombreux employés souffrent de maux de dos parce que leur poste de travail est mal adapté, ils risquent de ne pas y participer. On aurait donc avantage à miser sur un programme d’ergonomie dans un premier temps.

Donc, dans le but d’optimiser la portée des mesures de prévention, un « profil de santé » de l’environnement organisationnel devient essentiel afin de bien cibler les interventions qui toucheront autant les individus que celui-ci.

Ainsi il s’agit de parvenir à une vision de l’entreprise à la fois dans une perspective d’ensemble et dans celle de ses particularités.

Cibler les différents types de prévention

La prévention comprend trois catégories d’intervention qu’on qualifie de primaire, de secondaire et de tertiaire. Lors de la planification de mesures préventives, chacune doit être considérée en fonction du contexte organisationnel.

  • Les interventions de la catégorie primaire agissent en amont des problèmes et s’attaquent à leurs sources potentielles. Ces mesures touchent, par exemple, les conditions environnementales, l’organisation du travail, la reconnaissance des employés, etc. 
  • Dans la catégorie secondaire, les interventions visent à réagir devant les problèmes en favorisant l’intervention précoce et en outillant tant les employés que les gestionnaires pour les corriger. Les activités de sensibilisation, la formation et les programmes d’aide aux employés font partie de cette catégorie. 
  • Les interventions de la catégorie tertiaire entrent en jeu lorsqu’un dommage est existant et celles-ci visent à prévenir l’aggravation. La gestion de l’invalidité, les mesures de réinsertion au travail ou encore une intervention post-traumatique en font partie. 

Cerner la situation qui a cours au sein de l’organisation permettra de déterminer le ou les catégories d’intervention les plus appropriées.

Pour illustrer ces propos, la prévention du stress auprès des employés se fait souvent au moyen d’ateliers de sensibilisation qui favorisent le développement de stratégies d’adaptation positives au stress, une intervention qui fait partie de la catégorie secondaire. Cependant, certains facteurs de stress présenteraient plus de risques pour la santé que d’autres, et dans ces cas les mesures de prévention ne sauraient reposer uniquement sur des ateliers visant la responsabilisation des employés.

D’ailleurs, voici ce que révèle un document publié par Santé Canada portant sur les risques associés au stress et dont les données sont appuyées par plusieurs études1 :

« Les employés qui font face à des conditions de travail difficiles soutenues qui les amènent à déployer de grands efforts peu récompensés tout en faisant face à un haut niveau d’exigences sans avoir beaucoup de contrôle sont jusqu’à 2 à 3 fois plus à risque de présenter, entre autres, des problèmes de santé mentale, de souffrir de maux de dos ou de contracter des infections. Ces risques sont jusqu’à 5 fois plus élevés pour certains types de cancers. »

Alors, dans de telles circonstances et sans exclure l’intervention de catégorie secondaire de la gestion du stress, une intervention de catégorie primaire concernant les pratiques de gestion de l’entreprise devrait être mise en oeuvre.

S’assurer de l’engagement envers la prévention

C’est précisément lorsqu’on considère l’importance des interventions de catégorie primaire (environnementale) que l’on comprend à quel point la mise en place de programmes de prévention en santé et mieux-être doit être appuyée par l’engagement de tous et particulièrement, de la direction. 

Au-delà du respect des  lois et des règlements pertinents à l’environnement en matière de santé, sécurité et mieux-être de ses employés, il est essentiel que la direction s’engage à créer un milieu de travail sain, favorable à la santé et au mieux-être de ses employés, tout comme il est essentiel que chaque personne se responsabilise en prenant en main son propre bien-être.

Connaissant les multiples bienfaits d’une bonne promotion de la santé et du mieux-être de leurs employés, les dirigeants qui ont à cœur d’instaurer de bonnes pratiques peuvent avoir recours à divers programmes. Entre autres, depuis février 2008, le bureau de normalisation du Québec offre aux entreprises désireuses d’investir dans la santé et le mieux-être de leurs employés, la norme « Entreprise en santé », laquelle fournit un cadre pour la mise en œuvre des meilleures pratiques de gestion favorables à la santé et au mieux-être des personnes en milieu de travail. La certification « Entreprise en santé » permet de reconnaître les efforts et l’engagement de l’entreprise envers la santé et le mieux-être de ses employés.

1- Santé Canada. Conseils sur la gestion des risques associés au stress en milieu de travail, 2000.

Diane LaBonté CRHA est consultante en prévention pour la santé et le mieux-être en entreprise. Elle est vice-présidente de conseil d’administration de l’APST (Association des professionnels en santé du travail). On peut la rejoindre au 514 265-0265 et à dianelabonte@videotron.ca

Pour approfondir la question, l’auteur vous recommande la lecture suivante : La norme « Entreprise en santé »  


Diane Labonté Présidente Diane LaBonté