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Une conjoncture inquiétante pour les femmes

La crise économique frappe un grand nombre de personnes, mais le fait-elle de manière uniforme? Il semble que non!

9 juillet 2009

S'il est aisé de convenir que les secteurs économiques sont touchés différemment par les revers de l’économie, des études démontrent que la récession n’affecte pas les hommes et les femmes de la même manière. Par exemple, les premiers secteurs à avoir été frappés par le marasme économique sont ceux dont les emplois sont majoritairement occupés par les hommes tels que le secteur de l’industrie lourde. Ils sont donc les premiers à en avoir subi les effets. Toutefois, les femmes occupent souvent des postes plus précaires que les hommes; par conséquent, elles ne seront évidemment pas épargnées par la récession. Ainsi, si la crise économique a d’abord atteint les hommes, elle s’en prend maintenant de plus en plus aux femmes. Voici quelques faits…

  • Le secteur manufacturier nord-américain compte une main-d’œuvre fortement masculine et il n’a jamais été aussi mal en point. Aux États-Unis, en particulier, depuis le début de la récession, pas moins de 82 % des emplois perdus étaient occupés par des hommes. Selon le New York Times, dans un article paru au printemps 2009, il semble que, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, le taux d’activité des femmes sur le marché du travail pourrait dépasser sous peu celui des hommes.
     
  • Des études ont démontré que les hommes ont tendance à négliger leur santé dans les temps difficiles. Par exemple, au début des années 1990, après la chute de l’Union soviétique, la majorité de la population russe s’est appauvrie. Toutefois, les hommes ont eu tendance à se réfugier dans la vodka et la cigarette et à négliger leur alimentation. En conséquence, l’espérance de vie des hommes russes a diminué considérablement (de 65 à 59 ans), alors que celle des femmes est demeurée stable, à 72 ans. Reste à savoir si les hommes canadiens réagiront de même…
     
  • Au Canada, selon une étude de Statistique Canada, le taux de chômage des hommes (7,1 %) était plus élevé que celui des femmes (6 %) en décembre 2008. Mais cela devrait changer au courant de l’année 2009.
     
  • Le portrait mondial dressé par le Bureau international du travail (BIT) se fait de plus en plus inquiétant pour les femmes. En effet, le taux de chômage mondial des femmes pourrait atteindre 7,4 % en 2009, alors qu’il devrait être de 7 % pour les hommes. En bref, il estime que vingt-deux millions de femmes pourraient perdre leur emploi cette année, alors qu’on chiffre les pertes d’emploi à trente millions pour les hommes. 

Source : Effectif, volume 12, numéro 3, juin/juillet/août 2009.

Sources :
Hommes et femmes à égalité
Les femmes, proies chéries de la crise
L'économie, vecteur d'inégalité