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Bilan de mandat de la présidence de Philippe de Villers : entre fierté et passion

J’ai du mal à réaliser que j’ai (déjà) passé près de cinq ans comme président du conseil de l’Ordre des CRHA.
30 avril 2024
Philippe De Villers, CRHA

J’ai du mal à réaliser que j’ai (déjà) passé près de cinq ans comme président du conseil de l’Ordre des CRHA. Au début, je me suis porté volontaire pour occuper ce rôle dans une perspective de poursuivre mon engagement envers mon ordre professionnel, sans trop savoir dans quoi je m’embarquais. Je me suis découvert une passion à travers cette expérience, en toute conscience non seulement des limitations et responsabilités qu’il incombe, mais également, avec reconnaissance de ce qu’il a pu m’apporter au fil des années. C’est cette reconnaissance des dernières années qui m’anime et m’emplit de fierté de voir une professionnelle du calibre de Manon Perreault CRHA prendre la présidence de notre conseil depuis janvier 2024.

Lorsque je pense aux années où j’ai occupé la présidence de l’Ordre, il y a trois grands éléments dont je suis particulièrement fier, et sur lesquels j’aimerais revenir. Dans un premier temps, je pense qu’il est essentiel de parler de gouvernance du conseil qui a été renforcée substantiellement, mais également des alliances qui ont été forgées et renforcées au fil du temps. Enfin, j’aimerais parler de la santé de notre profession en général, qui à mon humble avis, se porte mieux que jamais.

La gouvernance a toujours été pour moi une composante essentielle du rôle de présidence du conseil. Vous avez certainement déjà entendu l’adage « le nez dans la cuisine, en gardant les mains hors de la pâte ». C’est un défi constant pour un groupe d’administratrices et administrateurs dévoués et passionnés! Toutefois, je crois nous avons réussi à mettre sur pied un véritable climat de gouvernance au conseil de notre ordre professionnel, en nous ramenant fréquemment dans les rangs lorsque les conversations devenaient trop opérationnelles. Qui plus est, nous avons gardé tout au long de ces années une tradition qui avait été mise en place par Manon Perreault CRHA en 2017, soit celle d’avoir des cas ou des situations éthiques à discuter lors de chaque réunion du CA. Ce faisant, nous avons créé une véritable culture d’éthique, en aiguisant nos réflexes et notre sens éthique, et en favorisant l’échange et la discussion. Je suis particulièrement fier également que depuis quelques années, les présidences des comités de gouvernance quittent leur mandat un peu avant la fin de leur terme d’administratrice ou administrateur, de façon à avoir une période de chevauchement avec la personne lui succédant à la présidence de son comité. Ainsi, deux objectifs sont atteints : la nouvelle présidence peut avoir du coaching et le soutien de la présidence sortante, tel que nous le ferions dans une transition normale de poste dans nos organisations. Qui plus est, ceci envoie un message très fort d’abnégation : aucune administratrice et aucun administrateur (ni leur égo) n’est plus important que la fonction occupée, soit celle de servir l’Ordre et sa mission de protection du public. J’ai la ferme conviction que ceci contribue à renforcer une culture de saine gouvernance au CA.

Dans l’ensemble de nos plans stratégiques récents, il y a toujours eu une composante associée à l’influence que l’Ordre doit jouer dans son écosystème. Nous avons vu ces dernières années une présence accrue que l’Ordre prend dans diverses tribunes médiatiques, mais également politiques, et ce, sous le leadership de notre directrice générale Me Manon Poirier CRHA et de son équipe, qui ne ménagent aucun effort pour avoir une place de choix dans cet écosystème. Par ailleurs, de manière moins visible, nous avons travaillé sans relâche ces dernières années à renforcer notre collaboration avec le Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ), mais également avec CRHA Canada. Le CIQ est l’organe auquel siège l’ensemble des ordres professionnels du Québec. Il nous permet de faire front commun face au gouvernement et à l’Office des professions du Québec. En y jouant un rôle accru, l’Ordre contribue ainsi directement à l’évolution du système professionnel québécois, tout en y amenant sa propre saveur d’innovation, de gouvernance et de gestion des ressources humaines. Quant à CRHA Canada, que nous avions quitté durant une brève période, notre association à cet organe pancanadien de gestion des ressources humaines nous permet de collaborer avec les autres associations provinciales canadiennes afin de mieux représenter la profession sur le plan national, mais également générer des synergies entre nous. Notons entre autres les contenus de formation déontologique, le Guide des compétences, la Distinction Fellow et certains éléments de marketing qui sont désormais nationaux.

Enfin, je suis extrêmement fier de la santé de notre profession en général. Nous sommes désormais 12 000 CRHA | CRIA au Québec, ce qui fait de nous le 7e ordre professionnel en importance au Québec. Saviez-vous qu’il y a plus de CRHA et CRIA que de pharmaciens? Que de psychologues? Que de notaires? Qui plus est, je sens vraiment un vent de changement quant à notre profession. Nos spécialistes comprennent de mieux en mieux que nous ne sommes pas une association responsable d’organiser des 5 à 7 et des tournois de golf : nous sommes un ordre professionnel dont la mission est de protéger le public. Nous tirons notre fierté de l’apport que nous offrons à nos organisations et des gens qui les composent. Peut-être est-ce anecdotique, mais j’entends de moins en moins « Qu’est-ce que ça m’apporte d’être CRHA? ». Par ailleurs, nos assemblées générales annuelles virtuelles sont désormais suivies par plus de 700 professionnelles et professionnels! Lors de la dernière assemblée, nous n’avons même pas pu répondre à toutes les questions qui nous ont été posées! J’oserais même dire que les questions étaient d’ailleurs d’une qualité inégalée, reflet de la santé de notre profession.

J’aimerais terminer ce dernier article que je rédigerai pour notre revue par quelques remerciements. Tout d’abord envers Me Manon Poirier CRHA, la directrice générale de notre Ordre, pour son dévouement envers notre profession, ses employés et chacun de nous, professionnelles et professionnels RH. Elle m’a personnellement appuyé, ramené à l’ordre, questionné, et elle a contribué à me rendre meilleur tout au long de ces années. Ensuite à Manon Perreault CRHA, qui a été celle qui a pris soin de moi à mon arrivée au conseil en 2016, alors que j’étais un jeune administrateur qui apprenait le métier. Nous sommes privilégiés qu’elle ait accepté de revenir au CA à titre d’administratrice et d’occuper la présidence de notre Ordre professionnel; elle a toutes les qualités requises pour exceller dans ce rôle. Ensuite, il est important pour moi de remercier toutes les administratrices et tous les administrateurs que j’ai côtoyés durant ces cinq merveilleuses années à la présidence. Chacun d’eux a contribué à rendre notre Ordre plus fort, et a fait de moi une meilleure personne. Enfin, je m’en voudrais de passer sous silence la contribution de ma conjointe Geneviève, qui m’a épaulé durant toutes ces années, en acceptant mes absences en lien avec cet engagement, et en me conseillant et me guidant tout au long de mon parcours. Longue vie à l’Ordre des CRHA et à notre profession! 


Author
Philippe De Villers, CRHA Ancien président du CA de l’Ordre des CRHA

Source : Revue RH, volume 27, numéro 2 ─ AVRIL MAI JUIN 2024