Vous lisez : Que faire avec les émotions en mentorat?

L’expression des émotions dans une relation mentorale est inévitable. Apprenez à composer avec celles-ci dans le but de favoriser les apprentissages.

Les relations mentorales donnent lieu à l’expression d’émotions variées, tant de la part du mentoré que du mentor. Les émotions, toutes les émotions, font naturellement partie des relations humaines. Elles sont liées à nos pensées et/ou à nos gestes, et elles ont toujours un sens et une signification que nous pouvons essayer de comprendre.

En mentorat, si les deux partenaires – mentor et mentoré – veulent progresser dans leur relation, il est important qu’ils reconnaissent leurs émotions, qu’ils les nomment, les sentent et les laissent s’exprimer. Si les émotions sont refoulées ou supprimées, il est peu probable que les apprentissages attendus du mentorat se manifestent concrètement – comme si le changement pouvait se produire dans un contexte entièrement rationnel. Mais la vie nous enseigne qu’il en est tout autrement, n’est-ce pas?

Reconnaître et nommer les émotions

Dans ses échanges avec le mentoré, le mentor doit demeurer ouvert à reconnaître dans les propos de celui-ci les émotions qui sont exprimées verbalement, sous-entendues ou non dites. Dans tous les cas, le mentor peut simplement reprendre ce que le mentoré vient de dire en essayant de nommer le sentiment qu’il a exprimé ou tenté de refouler, en utilisant par exemple une formulation qui lui laisse entendre que nous faisons un effort pour saisir ce qu’il vit émotionnellement :

  • « Si j’ai bien compris, ce que tu as ressenti… »
  • « J’ai l’impression que cela t’affecte. Est-ce que je me trompe? » ou « Est-ce que tu pourrais m’en dire un peu plus? »

Il faut alors se centrer sur la personne et sur ce qu’elle vit, et non pas nécessairement sur les faits racontés. N’hésitez pas à ralentir le rythme de la discussion. Osez marquer un long silence. Restez calme et prenez du recul mentalement – et même physiquement, en vous adossant bien au fond de votre fauteuil.

Sentir les émotions

Les bons mentors ont une intelligence émotionnelle bien développée, c’est-à-dire qu’ils ont la capacité de bien comprendre et gérer leurs propres sentiments ainsi que ceux des autres. Une fois les émotions nommées, le mentor peut mentalement prendre note de ses propres réactions physiques et des émotions personnelles qu’il projette, puis se montrer prêt à partager ces émotions avec le mentoré s’il estime que cela pourrait lui être profitable. Cette intention démontre alors l’importance qu’il accorde à la profondeur de la relation de partenariat que le mentoré et lui sont en train de développer.

Laisser les émotions s’exprimer

Une relation mentorale dynamique, basée sur la confiance mutuelle peut susciter chez le mentoré l’expression d’une vaste gamme d’émotions qui sont liées tant à la dimension professionnelle que personnelle de sa vie.

Mais le mentor peut lui aussi vivre des émotions, par exemple face à un mentoré qui ne prend pas leur relation suffisamment au sérieux. Ou il se peut que le mentoré vive des expériences difficiles qui laissent son mentor songeur, voire même impuissant. En pareil cas, il n’est pas toujours nécessaire que le mentor exprime ses émotions de vive-voix : il lui suffira de les reconnaître et de les ressentir pour mieux vivre et gérer la situation.

Par la suite, après mûre réflexion, le mentor pourra revenir sur le sujet pour parler avec son mentoré des émotions que celui-ci a provoqué en lui. Une telle démarche peut être importante pour favoriser la poursuite de la relation mentorale dans un climat de confiance et d’ouverture, sans pour autant tomber dans une trame dramatique.

Note : Nous utilisons la forme masculine dans ce texte pour en faciliter la lecture, mais il faut comprendre que cela inclut la forme féminine.

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