Vous lisez : Santé mentale au travail : les victimes collatérales

La situation de la santé mentale au travail est toujours préoccupante et le nombre des victimes affectées par cette problématique est bien souvent sous-estimé. En cette Semaine nationale de la santé mentale, l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés présente les résultats de ses récents sondages effectués auprès des travailleurs et des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) concernant l’impact collatéral des problèmes de santé mentale au travail sur les collègues et les organisations.

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Un enjeu de taille qui a des répercussions sur nous tous

Selon la Commission de la santé mentale du Canada, plus de 21 % de la population active souffrirait d’un trouble de santé mentale ou d’une maladie mentale, ce qui représenterait des pertes de productivité de 6,3 milliards $ pour les organisations canadiennes.

« En plus des personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale, les collègues de travail de même que le climat et la performance organisationnels ressentent également d’importantes répercussions dues à ces maladies. L’enjeu est de taille et notre société n’a d’autre choix que de s’y attarder. » affirme Manon Poirier, CRHA, directrice générale de l’Ordre.

Des répercussions intenses

La quasi-totalité (97 %) des CRHA sondés considère que la présence au travail ainsi que le départ en congé de maladie d’un travailleur souffrant d’un problème de santé mentale ont des répercussions au sein de l’organisation. D’ailleurs, 3/5 des travailleurs qualifient ces impacts d’intenses.

Un effet domino sur les collègues

Tant les travailleurs que les CRHA sondés mentionnent que l’effet le plus important se manifeste par une surcharge de travail pour les collègues. Dans de nombreux cas, aucune mesure particulière n’est mise en place par les organisations pour soutenir les collègues à la suite du départ d’un travailleur pour des motifs liés à la santé mentale. C’est effectivement ce qu’affirment 6 travailleurs et CRHA sur 10.

« Lorsqu’une personne s’absente, ses tâches sont redistribuées entre ses proches collègues, notamment aux plus performants. Malheureusement, ces derniers se retrouvent bien vite en surcharge de travail et il n’est pas rare de les voir tomber à leur tour. Il faut faire preuve de vigilance et éviter à tout prix de créer un effet domino où l’organisation voit partir ses meilleurs travailleurs l’un après l’autre. » explique Mme Poirier.

Parmi les autres conséquences rapportées, mentionnons la détérioration du climat de travail, la baisse de performance organisationnelle, l’augmentation du degré de stress et la démotivation des collègues.

Assurer le succès du retour au travail

La quasi-totalité (94 %) des CRHA croit que la préparation d’un plan de retour au travail avec le supérieur immédiat d’une personne ayant éprouvé des problèmes de santé mentale augmente les chances de succès de son retour. Toutefois, seulement 37 % confirment que leur organisation a implanté une politique visant à faciliter le retour. « Bien qu’il s’agisse là d’une nette amélioration, puisque ce n’était que 19 % qui l’affirmaient en 2013, il reste encore du chemin à parcourir afin d’assurer que le retour au travail se déroule bien. » mentionne Mme Poirier.

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