Vous lisez : Rapport D’Amours sur le système de retraite québécois - L’inertie n’est plus une possibilité selon l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés

L’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés accueille avec quelques réserves les propositions du rapport D’Amours. L’Ordre considère particulièrement intéressant que le comité d’experts ait mis l’accent, dans ses recommandations, sur l’importance du partage des responsabilités entre travailleurs, employeurs et syndicats.

« La question de la retraite dépasse les limites actuarielles. Il s’agit d’un enjeu social d’une grande importance dans lequel tous les acteurs du monde du travail ont une part de responsabilité. Que ce soit sous l’angle du partage des risques, du soutien à l’épargne ou de mesures favorisant le maintien en poste des travailleurs plus âgés, seule l’implication de tous pourra permettre au Québec de remettre son système de retraite sur les rails », affirme Florent Francoeur, CRHA, président-directeur général de l’Ordre.

Le maintien en emploi des travailleurs âgés complètement écarté
D’entrée de jeu, l’Ordre déplore que le comité d’experts ne se soit pas penché sur la question du maintien en emploi des travailleurs âgés. Les travailleurs de 55 ans et plus représentent une proportion importante de la main-d’œuvre et le marché du travail québécois aura besoin d’eux au cours des prochaines années. À partir de 2014, le Québec verra plus de travailleurs quitter le marché du travail que de personnes y entrer. « Le travailleur québécois prend en moyenne sa retraite quatre ans plus tôt que ses collègues ontariens. Il est essentiel que nous trouvions, au Québec, des façons de réduire cet écart », affirme Florent Francoeur.

Le régime volontaire d’épargne retraite, une solution intéressante pour les travailleurs
L’Ordre est très heureux de voir que le comité d’experts a insisté sur la mise en place au sein des entreprises du Québec d’un régime volontaire d’épargne retraite (RVER). Ce type de régime représente un outil d’épargne simple pour les travailleurs et les employeurs. Selon un récent sondage CROP-CRHA, près de 85 % des travailleurs sondés cotiseraient à un régime de retraite si leur employeur leur en offrait la possibilité. En ce sens, cette recommandation du comité d’experts est de bon augure pour l’avenir, selon monsieur Francoeur.

Rente longévité universelle, un frein à la flexibilité des entreprises?
Dans l’espoir d’attirer et de conserver les travailleurs, les entreprises cherchent notamment à offrir des programmes de rémunération de plus en plus flexibles afin de répondre aux besoins des travailleurs de toutes les générations. Or, le comité d’experts propose de mettre en place une rente longévité de type universel où employeurs et salariés cotiseront à la hauteur globale de 3,3 %. « Cette proposition du comité d’experts ne suit pas le principe de flexibilité qui est au cœur des stratégies actuelles des employeurs du Québec. La réalité d’un jeune travailleur de 20 ans n’est pas la même que celle d’un travailleur de 50 ans. Cette mesure pourrait fort probablement améliorer la situation des travailleurs une fois à la retraite. Toutefois, elle ne permet pas aux employeurs de répondre aux besoins actuels et spécifiques de leurs différents groupes de salariés, » déplore monsieur Francoeur.

Que le travail commence!
L’Ordre salue la grande rigueur et l’aspect innovant du rapport du comité d’experts. Il souhaite que le dépôt de ce rapport soit le début d’une réflexion collective sur la nécessité de revoir le fonctionnement des régimes de retraite et la responsabilisation nécessaire des entreprises, des travailleurs, des syndicats et du gouvernement à cet égard. L’Ordre souhaite surtout que le dépôt du rapport soit une incitation à réfléchir sur la nécessité de retenir plus longtemps les travailleurs en emploi. « On évalue qu’un travailleur sur quatre prendra sa retraite au cours des prochaines années. S’il veut continuer à prospérer, le Québec a besoin que ses travailleurs restent le plus longtemps possible en emploi, ce qui leur assurera, au bout du compte, une retraite plus confortable », conclut Florent Francoeur. 

L’Ordre assure le gouvernement de son appui dans le vaste chantier de travail qui s’annonce. Il est impératif que tous les acteurs collaborent afin de rendre le système de retraite québécois enviable ailleurs au Canada et partout dans le monde.

Dîner-conférence avec Alban D’Amours
L’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés recevra le président du comité d’experts, monsieur Alban D’Amours, ainsi qu’un membre de ce comité, monsieur René Beaudry, lors d’un dîner-conférence qui se tiendra au Hyatt Regency de Montréal le 14 mai prochain. Ce dîner-conférence sera une formidable occasion pour les gens d’affaires d’en apprendre plus sur le rapport et d’échanger avec messieurs D’Amours et Beaudry sur cet enjeu majeur qu’est le système de retraite québécois. Pour obtenir plus de détails, consulter la page web de l’événement : www.portailrh.org/formation/

Pour consulter le rapport D'Amours, cliquez ici.

Ajouté à votre librairie Retiré de votre librairie