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Pour une gestion efficace des dossiers d’invalidité : revenir à la base

Pour un retour au travail en santé, rien ne vaut une approche de partenariat entre l’organisation et l’assureur! Ça ne coûte rien… voyez-y!
10 mars 2020
Julie Cousineau, CRHA<br/> Marie-Jo Auclair

Prendriez-vous toujours les mêmes décisions que celles de votre assureur? Avez-vous l’impression que votre organisation est entièrement responsable du retour au travail des employés? La facture du dernier renouvellement d’assurance invalidité était salée? Sachez qu’il est possible de réduire les effets indésirables liés à la gestion des invalidités.

Pour que chacun joue pleinement son rôle : des communications claires

En matière de gestion des invalidités, le nœud réside trop souvent dans le manque de communications claires entre l’employeur et l’assureur.

Par où commencer? Ouvrez une discussion franche avec votre assureur. Des échanges transparents et de la rétroaction constructive ne peuvent faire autrement que d’apporter de la valeur à la relation avec votre fournisseur de services.

Et parce que plusieurs joueurs sont concernés dans la gestion de ce type de dossier, comprendre le rôle et les responsabilités de chacun favorisera la recherche de solutions pertinentes et des retours au travail… en santé!

Gardez le contrôle : encadrez la gestion des invalidités avec des suivis serrés et des communications planifiées.

La boîte à outils des assureurs

Une saine gestion des absences pour invalidité ne passe pas uniquement par la paperasse et les suivis médicaux. C’est un processus robuste comportant diverses voies qui gagnent à mettre à profit les outils fournis par l’assureur.

La saine gestion des dossiers d’invalidité se base sur trois paliers :

La rigueur réfère aux délais de services, aux décisions et au contrôle de la qualité. Cet élément est fondamental puisqu’il influence les autres paliers.

Le deuxième palier, la proactivité, renvoie à la proposition de solutions à valeur ajoutée, en temps opportun, pour limiter la durée des invalidités.

Ainsi, un long délai de traitement d’une demande d’invalidité (premier palier) aura forcément un effet direct sur la proactivité.

Pour éviter de telles retombées nuisibles, n’hésitez pas à demander à l’assureur les délais de services et les mesures de contrôle de qualité prises par l’équipe de gestion des invalidités. Lorsque vous soumettez une demande à votre assureur, il doit l’évaluer dans un délai adéquat et mettre les ressources appropriées en place.

La boîte à outils des assureurs devient alors la clé pour ouvrir la voie vers la saine gestion d’un dossier : médecins-conseils, service de réadaptation, expertises médicales, évaluations de capacités fonctionnelles, etc. Ces ressources ont toutes pour objectif premier de « réactiver un employé » pour favoriser un retour au travail rapide et sécuritaire.

Votre assureur peut vous expliquer en détail son processus de gestion des invalidités et vous indiquer à quels moments les différents outils sont mis à profit. Questionnez-le sur l’intervention — actuelle et potentielle — de ces ressources et posez un regard éclairé sur la qualité de ses décisions et interventions.

Finalement, le soutien de l’assureur — tant à l’employé qu’à l’organisation — concerne la façon dont il accompagnera l’employé dans son processus de récupération, mais aussi dans le volet administratif, parfois complexe. L’assureur doit également vous aider dans la planification de la main-d’œuvre en vous fournissant une date estimée de retour au travail ou une perspective à court, moyen ou long terme.

Et la confidentialité des informations personnelles dans tout ça? N’ayez crainte : l’assureur peut vous fournir une multitude d’informations sur le dossier d’un employé comme : le pronostic, la date du dernier rendez-vous médical, l’observance au traitement, le niveau de motivation et les capacités de l’employé, la présence de facteur aggravant, et tout ça, en préservant la confidentialité du dossier.

Faites part de votre réalité et de vos attentes

Votre assureur doit aussi comprendre votre contexte d’affaires, vos valeurs organisationnelles et, surtout, vos besoins. Voici quelques pistes :

  1. Comprendre l’organisation : pour vous offrir un soutien exemplaire, l’assureur doit connaître les différents postes qui existent au sein de l’organisation et évaluer les charges cognitives et physiques liées à ces postes. Invitez les membres de l’équipe de gestion des invalidités de l’assureur à venir vous visiter et « voir » le type de travail que font les assurés.
  2. Préciser le rôle des intervenants internes dans la gestion des invalidités et s’assurer que chacun comprend ses responsabilités. Par exemple, définissez la responsabilité du gestionnaire et expliquez-lui son rôle avant, pendant et après l’absence, notamment en ce qui a trait à l’information qu’il doit transmettre à l’assureur.
  3. Mettre en place un mécanisme de communication qui permet de suivre les dossiers d’invalidité chez l’assureur : cette initiative facilitera non seulement la circulation d’information entre vous et l’assureur, mais également la validation du plan de gestion de l’assureur en fonction du contexte de l’invalidité.
  4. Transmettre clairement à l’assureur vos attentes dans la gestion des dossiers. Par exemple, vous pourriez lui faire part des accommodements possibles dans votre organisation en fonction de certaines limitations.

Pour un retour au travail en santé, rien ne vaut une approche de partenariat entre l’organisation et l’assureur! Ça ne coûte rien… voyez-y!

À propos des auteures

Julie Cousineau, f.s.a., f.i.c.a., CRHA, est associée chez Normandin Beaudry. L’approche que Julie préconise pour optimiser la présence et le bien-être des employés tient compte à la fois de la santé des personnes, mais aussi de la saine gestion des ressources humaines.

jcousineau@normandin-beaudry.ca | 514-285-1122, poste 228

Marie-Jo Auclair, B.Ps., est conseillère en Santé chez Normandin Beaudry et participe activement aux mandats liés à l’optimisation de la présence au travail. Reconnue pour sa capacité d’écoute, elle développe des partenariats et favorise la collaboration de tous les partis.

mjauclair@normandin-beaudry.ca | 514-285-1122, poste 456


Julie Cousineau, CRHA
Marie-Jo Auclair