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Recrutement : la main-d’œuvre est rare, mais est-elle introuvable?

La préoccupation d’attirer et de retenir les talents ne date pas d’hier. De l’affichage de banderoles « Nous recrutons » sur les immeubles jusqu’aux discours enflammés sur la marque employeur pour engager les talents dans une expérience employé exceptionnelle, on a l’impression de toujours entendre la même rengaine.
1 janvier 2018

Dans un contexte où le chômage est à un taux historiquement bas indiquant que le Québec serait en situation de plein emploi, nous sommes loin d’avoir fini d’en entendre parler!

Les bassins de main-d’œuvre se tarissent en raison du vieillissement de la population. C’est un fait indéniable, chiffres à l’appui. L’indice de remplacement est un indicateur expliquant la dynamique démographique du marché du travail au Québec et dans les régions. Pour chiffrer cet impact, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) utilise l’indice de remplacement de la main-d’œuvre (IRMO).

IRMO =

  • (Nombre de personnes de 20 à 29 ans Nombre de personnes de 55 à 64 ans) X 100
  • En 2021, L'IRMO pourrait atteindre 44 % en Gaspésie, 101 % en Outaouais et 106 % à Laval

Cet indice vérifie le nombre de jeunes âgés de 20 à 29 ans susceptibles d’entrer sur le marché du travail et le nombre de retraités potentiels, associés au nombre de personnes âgées de 55 à 64 ans.

En 1987, l’indice était de 200. C’est à compter de 2009, que l’IRMO est passé sous le niveau d’équilibre de 100, le nombre potentiel de jeunes en position d’intégrer le marché du travail étant devenu inférieur au nombre de personnes qui pouvaient le quitter. En 2015, pour l’ensemble du Québec, l’indice était de 91,5. La grande région de Montréal serait dans une classe à part avec des projections d’IRMO de l’ordre de 138 % liées à sa capacité à intégrer les nouveaux arrivants.

Des prévisions inquiétantes, certes. Le défi est de s’ajuster aux nouvelles réalités des bassins de main-d’œuvre et d’interpeller l’intelligence collective pour saisir les opportunités associées à toute grande période de transformation d’une société.

La main-d’œuvre est rare, mais est-elle introuvable? Et si l’on comptait sur les personnes retraitées, les immigrants, les contractuels et travailleurs autonomes comme force de travail? Ils représenteront près de 40 % de la population active d’ici 2025, selon des données de Statistique Canada et les prévisions de Randstad. L’intégration des personnes handicapées au marché du travail et la réintégration en emploi de prestataires de l’aide sociale sont aussi de belles options.


Source : Revue RH, volume 21, numéro 1, janvier/février/mars 2018