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Travailler à l’étranger : une carrière qui ne s’improvise pas!

Ils sont reconnus compétents sur le plan technique, certes. Pourtant, quarante ans de recherches canadiennes concluent que seulement 20 % des gestionnaires en poste à l’étranger posséderaient le QI international nécessaire pour être efficaces dans leur travail.

28 avril 2008

À l’évidence, pour réussir professionnellement et personnellement dans un milieu de travail outre-mer, le candidat doit posséder des compétences interculturelles précises.

Selon Statistique Canada, le goût des travailleurs canadiens pour la carrière à l’étranger a commencé à s’amplifier au cours des années 1990. De même que, selon les firmes de recrutement de cadres intermédiaires et supérieurs, déjà en 2002, 15 à 20 % des entreprises exigeaient des candidats une expérience internationale. Pourquoi? Le niveau de tolérance à l’ambiguïté et au changement ainsi que la capacité d’adaptation sont supérieurs chez un candidat ayant « survécu » à une mission professionnelle outre-mer.

Il n’est pas répandu de vouloir plier bagage pour aller gagner sa vie à l’autre bout du monde. Les personnes qui le font seraient dotées d’une intelligence indispensable à ce mode de vie connue sous le nom de QI international. Une qualité prisée par les sociétés internationales.

L’auteur Jean-Marc Hachey, qui s’est penché sur la question, affirme que, pour faire une carrière à l’étranger, il faut avoir acquis des connaissances politiques, économiques et géographiques, une connaissance des aspects internationaux de son champ d’activité, des connaissances et compétences interculturelles ainsi que des aptitudes personnelles à s’adapter. Ce savoir, le professionnel le possède parce qu’il a lu et discuté avec des collègues ayant travaillé à l’étranger, parce qu’il a fréquenté les membres des communautés ethniques présentes dans son milieu et parce qu’il a appris une deuxième ou une troisième langues.

Transformées en compétences, ces expériences interculturelles s’avèrent de puissants outils de persuasion dans un curriculum vitæ international : en dirigeant toute l’attention de l’employeur sur ses traits de caractère personnels et professionnels, sur ses réalisations et son expérience, le candidat modèle littéralement la perception de celui-ci à son égard!

Aussi, on le devine, ce type de curriculum vitæ n’est pas courant et, par conséquent, exige un effort de rédaction supplémentaire. À titre d’exemple, le travailleur expérimenté devra procéder à une auto-analyse approfondie de son cheminement pour mettre en évidence son efficacité; le novice en matière de travail à l’international devra faire ressortir les avantages de ses expériences et ses apprentissages clés; et le jeune diplômé devra préciser son domaine d’intérêt et déballer ses expériences de stage ou de voyage outre-mer, voire communiquer ses convictions sur l’attitude à adopter en situation de travail à l’étranger.

D’un point de vue plus formel, dans un curriculum vitæ international, les compétences sont présentées en ordre d’importance et non chronologique. Les titres, sous-titres et groupements maximiseront la lisibilité tout en mettant en valeur les réalisations professionnelles et personnelles du postulant en rapport avec le profil du candidat idéal.

Enfin, devant l’éventail des critères personnels et professionnels exigés d’un travailleur pour œuvrer à l’international, et la préparation que cela exige, il est bien vrai qu’une carrière à l’étranger ne s’improvise pas!

Source : Effectif, volume 11, numéro 2, avril/mai 2008.