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Système intégré de récupération des déchets : recycler tous azimuts

Une entreprise qui met un grand bac vert à la disposition des employés pour récupérer le papier ou d’autres matières recyclables a déjà fait un pas en avant en matière de récupération des déchets. Mais ce n’est qu’un début!

28 avril 2008
Jean-Sébastien Marsan

Dès 1991, le Collège de Rosemont amorçait la gestion intégrée de ses matières résiduelles : collecte sélective du papier, du carton, du verre, des plastiques alimentaires et compostage des matières organiques provenant de la cafétéria. En 2000, l’établissement d’enseignement a embauché son premier coordonnateur en environnement (ou écoconseiller).

Aujourd’hui, le Collège récupère plusieurs plastiques post-consommation (vaisselle jetable, contenants de divers produits industriels, styromousse d’emballage), des déchets de jardin et des feuilles mortes, des cannettes d’aluminium, des cartons de lait et de jus, des piles et tubes fluorescents, du matériel informatique désuet, des cartouches d’encre, des déchets de laboratoire et des huiles usées. Il se targue de récupérer 80 % des matières pouvant être mises en valeur.

Des entreprises qui font une gestion intégrée de tout ce qui est récupérable, le Québec en compte plusieurs. Cascades, par exemple.

L’entreprise de produits d’emballage en papier et carton privilégie l’achats de fibres recyclées, la mise au point de procédés de désencrage, la réduction de la consommation d’eau et des rejets liquides, la baisse de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effets de serre. L’an dernier, elle a lancé une gamme de contenants en polystyrène, le Bioxo, qui se dégradent en fine poudre dans les sites d’enfouissement.

Chez Cascades, le service des ressources humaines se fait un devoir d’appuyer les initiatives des employés. Il y a trois ans par exemple, des travailleurs du Centre de la technologie de l’information ont souhaité recycler les déchets de la cafétéria et d’autres matières organiques. « Ils ont approché le service de l’horticulture de Cascades pour s’assurer d’avoir des bacs pour faire la récupération des matières compostables, raconte Charles Coutu, CRIA, directeur des ressources humaines de Cascades. L’entreprise a donné son appui à ces employés en payant pour l’installation des bacs et pour la récupération de la matière organique. »

Le papier et autres matériaux recyclables sont récupérés depuis belle lurette chez Cascades. « Le contenu des poubelles qui sortent du Centre de la technologie de l’information est minime, déclare Charles Coutu. Quand on composte les éléments organiques et qu’on récupère tout ce qu’on peut, il reste environ 10 % de déchets réels. Les employés en sont très fiers. »

Autre cas d’espèce : TOHU, la Cité des arts du cirque, qui a réussi à transformer un ancien dépotoir en source d’énergie. Inauguré en août 2004, cet établissement s’est ajouté aux installations du Cirque du Soleil et de l’École nationale de cirque. Outre un chapiteau permanent, une salle d’exposition et un musée du cirque, c’est aussi le centre d’accueil du Complexe environnemental Saint-Michel (jadis la Carrière Miron, un dépotoir infréquentable). Particularité, le chauffage de la TOHU provient d’un bâtiment voisin, celui de la société Gazmont, qui fait bouillir de l’eau grâce à la combustion du biogaz issu de la fermentation des déchets de l’ancien site d’enfouissement. Après ce long hiver, la TOHU se félicite sûrement d’avoir tiré son chauffage d’un combustible recyclé!

Et c’est ainsi que, peu à peu, les organisations québécoises prennent le virage vert…

Jean-Sébastien Marsan, journaliste indépendant

Source : Effectif, volume 11, numéro 2, avril/mai 2008.


Jean-Sébastien Marsan