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Engagement environnemental : partie intégrante de la marque employeur

Qu’ont en commun le Concours Énergia, la certification Visez vert et le réseau Écolectrique? Ce sont trois initiatives qui soulignent les bons coups en matière d’environnement de nombreuses entreprises, et non des moindres : Abitibi Consolidated, Alcan, Banque Nationale, Cascades, Complexe Desjardins, IBM, Place Ville Marie…

13 juin 2008
Jean-Sébastien Marsan

Organisé depuis dix-neuf ans par l’Association québécoise de la maîtrise de l’énergie, le Concours Énergia souligne des réussites en matière d’efficacité énergétique. L’AQME rassemble près de six cents membres intéressés par les enjeux de l’efficacité énergétique; on y croise des professionnels d’Hydro-Québec, de Gaz Métro, des gouvernements, etc.

Pour sa part, la certification Visez vert de BOMA Québec évalue la performance environnementale des gestionnaires et des exploitants immobiliers selon cinq critères : énergie et eau potable, déchets de construction et recyclage, matériaux de construction, environnement intérieur et sensibilisation des occupants. Anciennement l’Association des propriétaires et des administrateurs d’immeubles de Montréal, BOMA Québec a pour mission de « favoriser l’efficience en gestion ».

Et le réseau Écolectrique? Il s’agit d’un réseau d’affaires établi par Hydro-Québec pour récompenser ses clients de la catégorie Grandes entreprises qui ont réduit leur consommation d’électricité d’au moins 5 % ou réalisé des économies de 50 GWh et plus en participant à ses programmes d’économie d’énergie.

Ce genre de concours ou de certification environnementale n’est évidemment pas dénué d’une dimension marketing. Par exemple, le réseau Écolectrique et le Concours Énergia font miroiter aux entreprises une visibilité dans les médias.

Mais l’impact de ces initiatives sur les ressources humaines est plus durable qu’un communiqué de presse ou une publicité dans le journal. Un cas d’espèce : le Palais des congrès de Montréal qui, depuis 2006, a reçu sa nomination au réseau Écolectrique, sa certification Visez vert et un prix Énergia.

Ainsi, l’an dernier, le Palais des congrès a réduit sa consommation d’énergie de 15 % comparativement à 2006, ce qui lui a ouvert les portes du réseau Écolectrique. Le Palais a aussi mis en place des mesures de recyclage et a élaboré son programme Écoresponsable, un guide pour les clients désirant réduire l’empreinte écologique de leurs réunions, congrès et événements spéciaux.

« Un comité formé de consultants et d’employés a procédé à une analyse des activités et de la dépense énergétique du Palais pour faire des choix et changer les façons de faire, explique Amélie Asselin, conseillère, communications et affaires publiques, de la Société du Palais des congrès de Montréal. Le comité a fait des suggestions très simples sur la climatisation, l’éclairage, l’automatisation de processus, etc. »

Les salariés étaient invités à transmettre leurs suggestions. « On a constaté une mobilisation des employés, un partage de l’information, poursuit madame Asselin. Et les employés ont adopté les gestes qu’on leur a proposés, par exemple le recyclage, l’utilisation de verres ou de tasses recyclables, etc. »

Une telle politique environnementale séduit bien sûr les employés, surtout les plus jeunes. « On s’attend à ce que la politique environnementale devienne éventuellement un facteur d’attraction et de fidélisation », déclare Amélie Asselin.

En somme, courir les concours en vaut la peine. « C’est une reconnaissance qu’on reçoit et qu’on partage avec l’ensemble des employés, mais il y a aussi un effet de mobilisation, conclut Amélie Asselin. Visez Vert, par exemple, sanctionne les résultats obtenus, mais nous oblige aussi à les maintenir. »

C’est ainsi que la preuve de son engagement environnemental contribue à la création d’une marque employeur de qualité. Véritables leviers pour se distinguer, ces concours ne peuvent manquer d’avoir ultimement un effet sur l’ensemble de la société.

Jean-Sébastien Marsan, journaliste indépendant

Source : Effectif, volume 11, numéro 3, juin/juillet/août 2008.


Jean-Sébastien Marsan