Vous lisez : La gestion des risques liés aux avantages sociaux

Les avantages sociaux font partie des éléments qui permettent aux organisations de se distinguer afin d’attirer et de fidéliser le talent. Cependant, bien qu’ils jouent un rôle important dans la marque employeur, les risques qui les accompagnent peuvent avoir un impact significatif sur les coûts. Comme le contrôle des coûts représente une composante centrale de la stratégie d’affaires, l’identification et la quantification de ces risques pourraient contribuer à susciter et à nourrir l’attention des décideurs envers une approche réfléchie.

Au chapitre de l’assurance collective, à l’heure actuelle, le plus grand risque réside dans l’augmentation du coût des médicaments. L’accroissement du nombre de personnes souffrant de maladies chroniques, la population vieillissante et les iniquités entre les régimes publics et privés sont à l’origine de ce risque. Toutefois, cette hausse du coût des médicaments est principalement due à un phénomène plus récent, soit la mise en marché de nouveaux médicaments coûteux. Le nombre de réclamations de médicaments coûtant annuellement de 20 000 $ à 50 000 $ par assuré croît de plus en plus. Certains médicaments traitant des maladies plus rares peuvent même coûter jusqu’à 1,5 M$ par année pour un seul assuré. Ces importantes réclamations ont des effets majeurs sur les coûts des régimes d’assurance collective.

L’absentéisme représente également un facteur de risque important pour les régimes d’assurance collective. Avec un coût moyen d’environ 4 % de la masse salariale, ces coûts peuvent parfois même dépasser ceux des médicaments et pourraient facilement prendre de l’ampleur si le phénomène n’est pas contrôlé.

Sans surprise, de nombreux risques naviguent aussi autour des régimes de retraite à prestations déterminées. Marchés boursiers volatils, variations de taux d’intérêt et changements législatifs sont certains facteurs qui pourraient affecter la santé de ce type de régimes. Le vieillissement de la population et l’augmentation de la proportion des retraités par rapport aux employés actifs sont aussi aux bancs des accusés. Ils ont des effets directs sur la maturité des régimes de retraite à prestations déterminées, ce qui génère une plus grande pression sur l’organisation et les cotisants.

Par ailleurs, les régimes d’épargne génèrent aussi leur part de risque pour l’organisation. Comme certains risques sont supportés par les employés, plusieurs organisations se sentent ainsi protégées et accordent peu d’importance aux risques liés à leur régime d’épargne. Il s’agit d’un piège! Même si les employés assument le risque financier lié à un tel régime, un niveau d’épargne insuffisant aura ses effets négatifs sur l’organisation : problèmes de santé financière menant à des problèmes de santé psychologique, enjeux RH, possibilités de poursuites, etc. S’il n’est pas pris en compte, le manque d’épargne peut occasionner des dépenses importantes pour une organisation.

L’importance des indicateurs

Heureusement, il existe des outils qui permettent d’identifier ces facteurs de risques de façon à mieux les contrôler. Pour les régimes d’assurance collective, une organisation peut se doter d’indicateurs de performance pour suivre l’évolution des facteurs sur une base périodique et se comparer à son marché de référence afin d’identifier les priorités et d’agir. Pour les médicaments, l’identification des classes thérapeutiques les plus consommées pourrait permettre, par exemple, de préparer des communications ciblées aux assurés touchés. Un coût lié à l’absentéisme supérieur au marché pourrait de son côté justifier une revue mensuelle des dossiers d’invalidité avec l’assureur.

Les indicateurs seront également précieux pour suivre les régimes de retraite et d’épargne. À titre d’exemple, pour un régime de retraite à prestations déterminées, le suivi périodique des indicateurs de maturité pourrait guider l’organisation vers une stratégie d’achat de rentes auprès d’une compagnie d’assurances. Pour un régime d’épargne, le suivi des indicateurs de taux de cotisations et de choix de placements par groupe d’employés pourra conduire aux approches à privilégier pour offrir un bon soutien aux employés et établir une communication claire et adaptée à l’auditoire, ce qui pourrait épargner bien des maux de tête aux organisations.


À propos de l’auteur

Nicolas-Pierre Bergeron, CRHA, B. Sc., est associé chez Normandin Beaudry, où il est chef de pratique en assurance collective. Fin négociateur et homme de cœur, il met ses talents à l’œuvre pour aider ses clients à optimiser les ressources qu’ils consacrent à l’assurance collective. On peut le joindre par téléphone [514 285-1122, poste 247] ou par courriel [nbergeron@normandin-beaudry.ca]. Site web : www.normandin-beaudry.ca

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