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Vos initiatives de gestion du changement ne suffisent plus? Développez la résilience de votre organisation.

Dans cet article, l’auteure aborde la résilience comme moyen à mettre en place dans les organisations pour augmenter le taux de succès des changements, mais aussi l’indice de bonheur des employés.
10 septembre 2019
Joëlle Charpentier, CRHA

Près de 50 % des Québécoises et des Québécois sont malheureux au travail[1]. Nous baignons dans un environnement qualifié de VICA (volatile, incertain, complexe, ambiguë) avec des changements qui se succèdent et une pression de performance qui n’a jamais été aussi intense.

Comme si ce n’était pas assez, le psychologue Martin Seligman explique que face à une difficulté importante, notre cerveau est conditionné à réagir en gonflant la réalité. Ce phénomène, il l’appelle les 3P[2]. D’abord, notre cerveau personnalise la situation en créant l’impression que tout est de notre faute. Il aborde les choses avec perméabilité, ce qui nous amène à penser que tout va mal, que les difficultés touchent toutes les sphères de notre vie. Et ce n’est pas tout. Nous concevons aussi les choses dans une optique de permanence, ce qui fait que nous avons de la difficulté à voir la lumière au bout du tunnel. D’une certaine façon, nous sommes conditionnés à dramatiser les situations.

Avons-nous un contrôle sur ces réalités? Hélas, très peu. Par contre, nous détenons un super pouvoir à notre portée : celui de développer notre résilience. Mais qu’est-ce que c’est au juste? La résilience, c’est rebondir sur les défis et prendre un élan nouveau. Et en quoi le changement interpelle-t-il la notion de résilience? Eh bien, la fréquence et l’intensité des changements et de l’environnement génèrent des préoccupations souvent importantes. Ces préoccupations, ou ces peurs, sont activées par des croyances, ces perceptions qui sont devenues des convictions intimes et qui nous viennent de notre éducation, de la société et de ce que notre organisation valorise. Si elles sont généralement inconscientes, elles ont un puissant impact sur la façon dont nous vivons les événements. Par exemple, si nous croyons que les échecs sont catastrophiques et qu’une nouvelle initiative vient mettre en péril nos chances de succès dans un projet, la peur nous prendra d’assaut.

Changer ses croyances pour augmenter sa résilience

Nos croyances limitantes nous retiennent comme une liane à laquelle nous nous accrochons. Et la seule façon de laisser aller la liane et de rebondir, c’est d’en attraper une nouvelle. Notre résilience passe par un travail dans les racines de nos peurs pour se choisir consciemment de nouvelles croyances et ajuster notre perspective lorsque le phénomène des 3P se produit afin de l’atténuer. C’est ainsi que nous prendrons notre élan nouveau!

Si nous poussons notre exemple plus loin, nous pouvons avoir intégré la croyance qu’un « échec signifie que nous ne sommes pas à la hauteur ». Pour nous libérer, nous nous autorisons un peu d’indulgence envers nous-mêmes et nous reformulons notre croyance de façon à ce qu’elle nous parle dans nos tripes. La croyance libératrice peut s’articuler comme ceci : « La façon dont on rebondit d’un échec mène à l’apprentissage et inspire le respect. » Le changement de croyance permet de se repositionner face à la difficulté et de dédramatiser.

Instaurer une culture organisationnelle de résilience

La résilience est une capacité qui se développe sur le plan personnel, au sein des équipes et aussi à travers l’organisation. Ce sont les croyances qui définissent une culture, alors pourquoi ne pas les choisir consciemment : lâcher prise sur la perfection et miser sur l’innovation, valoriser le plaisir et le rire parce que nous croyons qu’il oxygénera le mieux-être et la productivité, etc. Nous pouvons coacher les dirigeants pour qu’ils les incarnent dans leur discours, leurs comportements et leurs décisions.   

Investir dans le développement de la résilience, c’est non seulement augmenter le taux de succès des changements, mais aussi l’indice de bonheur des employés!

Note à propos de l’auteure : Joëlle Charpentier, MBA, CRHA, est présidente de Charpentier DO. Spécialisée en développement organisationnel, elle intervient à titre de consultante, de formatrice, de coach et de conférencière. Ses champs d’expertise principaux sont l’évolution de la culture, l’expérience employé, la gestion du changement et la résilience, le développement du leadership, l’amélioration du climat de travail et les consolidations d’équipe. Vous pouvez la contacter via son site web : www.charpentierdo.com ou par courriel à joelle@charpentierdo.com.


Author
Joëlle Charpentier, CRHA MBA, Présidente Charpentier DO

Entrepreneure et consultante dans l’âme, Joëlle Charpentier, CRHA, a acquis une pratique de 30 ans d’expérience, accompagné plus de 150 entreprises et formé et coaché des centaines de gestionnaires. Véritable référence en développement organisationnel au Québec, elle donne régulièrement des entrevues, écrit des articles et donne des conférences sur le sujet. Sa firme est le partenaire officiel au Canada de Gamelearn, le leader des jeux vidéo de formation sur les compétences de gestion. Sa marque de commerce : bâtir des relations de confiance et agir dans la profondeur, la simplicité et le plaisir!


Source :
  1. Enquête sur les perspectives des entreprises de l’automne 2018 de la Banque du Canada et du Huffington Post, 15/01/2019.
  2. Sandberg, Sheryl, Option B, Surmonter l’adversité, être résilient, retrouver l’aptitude au bonheur, Michel Lafond, 2017, 268 pages.