Le marché actuel s’attend à ce qu’un leader ait toutes ces qualités et encore plus. Mais est-ce réellement possible ? Comment les leaders d’aujourd’hui arrivent-ils à agir en leader ?
16 février 2021
Catherine Émond, CRHA

« On gère d’abord ce que l’on est, les gestionnaires ne peuvent espérer contribuer à l’amélioration de la communication dans leur milieu de travail sans passer par le changement personnel. » (Cormier, 2018)[1]

Le leadership. Un mot possiblement surutilisé de nos jours, mais encore tellement d’actualité!

Le leadership fait partie intégrante de plusieurs disciplines.

Mais qu’en est-il réellement du leadership?

On reconnaît plusieurs qualités à un leader. On désire que celui-ci démontre de l’intégrité, partage une vision, soit charismatique, mobilisateur, fasse preuve de courage managérial, etc. Et ce ne sont là que quelques atouts recherchés! Le marché actuel s’attend à ce qu’un leader ait toutes ces qualités et encore plus. Mais est-ce réellement possible? Comment les leaders d’aujourd’hui arrivent-ils à agir en leader?

Ce n’est guère facile pour personne. Souvent, on oublie qu’un leader est avant tout une personne comme vous et moi. Cette personne ressent des émotions, vit des situations complexes, doit concilier le travail et la famille, doit s’occuper de ses parents, etc., et souvent, il est tout aussi affecté que le reste des employés par une décision ou une situation.

Tout commence par la connaissance de soi!

« La connaissance de soi est le point de départ de l’efficacité au travail ». (Bolton et Bolton, 1984)

Les meilleurs leaders ne sont pas ceux qui sont en mesure de tout exécuter seuls, mais bien ceux qui ont une connaissance approfondie d’eux-mêmes.

Avant de gérer ce que l’on est, il faut d’abord savoir qui nous sommes. Connaître nos réactions et ce qui pourrait nous sortir de notre zone de confort. Attention! L’idée ici n’est pas d’éviter les situations pouvant nous sortir de notre zone de confort, mais de comprendre nos réactions et d’être en mesure d’agir. La connaissance de soi passe aussi par la prise de conscience de nos croyances et des biais qui y sont rattachés.

Au cours de votre carrière, vous rencontrerez des employés qui vous demanderont toujours un peu plus d’énergie que les autres. Comprendre pourquoi nous devons consacrer plus d’effort à ces employés fait partie de la connaissance de soi. Cette connaissance de soi permet à tout leader de conserver son calme, demeurer en écoute active et prendre les bonnes décisions le moment venu, et ce, malgré tout ce que cet employé vous fera vivre en émotion. L’intelligence émotionnelle sera possiblement la dimension la plus exigeante dans le parcours du leader qui désire se connaître davantage, mais cette dimension, contrairement au quotient intellectuel, peut se développer.

Par ailleurs, la communication sera d’autant plus essentielle dans le processus de développement du leader. Vous avez sûrement déjà entendu parler des tests de couleurs; une personne qui est rouge sera plus directive, une personne bleue est analytique, etc. Nombre de ces tests (notamment Nova et Disc) permettront à un leader de bien cerner son style de communication et d’adapter l’information à son auditoire. Il lui sera aussi utile pour bien comprendre de quelle manière il communique de façon tout à fait naturelle.

Enfin depuis quelques années, les évaluations 360 gagnent en popularité. Lorsqu’elles sont bien faites, ces évaluations vous donneront plusieurs informations pertinentes. Cette démarche permet de prendre du recul et de comprendre la perception des autres. Certains leaders sont souvent étonnés par les résultats. Un écart peut exister entre ce que vous croyez être et ce que les gens perçoivent de vous. C’est là que résident toutes les notions d’écoute active, de communication et de connaissance de soi. L’accompagnement d’un coach certifié et accrédité pour mieux comprendre les écarts peut être fort utile tout au long du processus.

Bien beau se connaître, mais encore faut-il se remettre en question!

« La connaissance de soi n’est pas une information statique dont on dispose une fois pour toutes, mais un processus dans lequel on s’implique continuellement. » (Cormier, 2018)

Un leader n’est pas différent de tout être humain. Chacun apprend de ses erreurs. Certains leaders auront de la difficulté à admettre qu’ils ont eu tort ou qu’ils ont fait une erreur craignant que cette erreur de parcours leur fasse perdre toute crédibilité et qu’on y voit comme un signe de faiblesse. Détrompez-vous! Il en sera autrement. En effet, pour reconnaître ses erreurs, ça prend une bonne dose d’humilité, d’honnêteté, d’authenticité et surtout de courage. Des qualités que l’on recherche chez un leader et c’est ce qui constitue le fondement de la confiance en soi (Cormier, 2018).

En conclusion, un leader doit constamment se remettre en question afin de se développer. Il doit connaître ses forces, ses points de vigilance et ses limites afin d’exercer un leadership conscient et efficace. C’est dans l’action que le leader découvrira ses ressources, augmentera son estime de soi et par conséquent, sa confiance en soi. En harmonie avec ses valeurs et ce qu’il est, cela entraînera la cohérence qui elle, entraînera la congruence qui, à son tour, entraînera la crédibilité, soit un enjeu fondamental en communication. Un leader qui démontre de la crédibilité démontrera aussi du charisme et c’est à ce moment que ce dernier sera en mesure d’exercer un leadership mobilisateur et rassembleur. L’introspection n’est guère facile et exigera un effort constant. Une connaissance approfondie de soi permettra au leader de saisir plus rapidement les subtilités et de cibler les interventions les plus efficaces. On oublie qu’avant d’exercer du leadership sur des équipes de travail, un leader doit d’abord exercer du leadership sur lui-même. Il sera donc à même de savoir ce qui lui permet d’avancer, ce qui le ralentit ou même le freine. En coaching, on parlera de croyances limitatives ou de blocages. Souvent inconscientes, ces croyances empêchent les leaders de voir les possibilités qui s’offrent à eux et l’ancre dans des biais qui l’empêchent de voir la réalité autrement. C’est pourquoi la connaissance de soi est le meilleur départ vers le leadership.

À propos de l’auteure

Catherine Émond, Adm.A, CRHA est chargée de cours au Cégep, consultante en ressources humaines et coach professionnelle chez Go RH, une entreprise offrant des services-conseils et du coaching en ressources humaines, accompagnement, leadership, et développement de compétences de gestion. on implication dans la communauté et son désir d'apporter son soutien ont fait d'elle une ambassadrice du programme de Leadership au féminin. On peut la joindre par téléphone au 581-985-8848 ou par courriel à catherine@gorh.co


Catherine Émond, CRHA

Source :

1 CORMIER, Solange. La communication et la gestion. 3e édition. 2018. Presses de l’Université du Québec. 252 p.