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La récréation est terminée!

Le chemin de l’école est quasi oublié, le diplôme est accroché au mur du bureau… Finis les devoirs, les examens et les travaux d’équipe! Et puis, bizarrement, le besoin de retourner sur les bancs d’école se fait sentir…

26 février 2008
Stéphanie Lalut

Diverses raisons peuvent pousser une personne à vouloir suivre une formation : situation économique variable, envie de changement, nouvelle situation familiale ou même simplement curiosité intellectuelle. Mais si la vie de bohème dans un studio avec macaroni au fromage en prime a déjà eu son charme, les adultes ont rarement la possibilité (ou l’envie!) de tout laisser tomber pour étudier à temps plein. Voici divers moyens de concilier travail et études.

Avec ou sans diplôme?
Avant d’entreprendre une formation, l’étape préliminaire consiste à définir ses besoins. Veut-on obtenir absolument un diplôme ou simplement acquérir de nouvelles connaissances? Cela change tout… En effet, une langue peut s’apprendre en voyage ou entre amis. On peut lire des livres sur l’histoire de l’art et faire une tournée régulière des musées. Les bibliothèques regorgent de volumes à consulter. De nombreux programmes informatiques en vogue permettent d’acquérir et de mettre en pratique de nouveaux savoirs. Il ne reste ensuite qu’à les insérer dans son curriculum vitæ. Sinon, d’autres options s’imposent.

Éducation à distance
Qui n’a pas un jour rêvé d’étudier dans le confort de son salon? Aujourd’hui, la grande majorité des établissements d’enseignement supérieur (cégeps et universités) offrent la possibilité de suivre des programmes de formation à distance, via Internet ou par vidéo. Avec la multiplication des ressources informatiques, ces cours ont gagné leurs lettres de noblesse et ne sont heureusement plus perçus comme des cours « pour paresseux ». Le hic, c’est qu’ils ne conviennent pas aux formations exigeant une pratique sur le terrain. Étudier les mathématiques sur papier peut se faire facilement, mais s’initier à l’ébénisterie, c’est une autre affaire! La téléformation demande également une grande autodiscipline et un environnement personnel relativement propice à la concentration. Il ne faut pas s’imaginer que les études à domicile seront aisées, surtout quand il y a de jeunes enfants à la maison. Les distractions y sont nombreuses.

Formation offerte par des organisations
Il est fréquent que les syndicats offrent à leurs membres l’opportunité – souvent gratuite – de parfaire leurs compétences. De même, les associations professionnelles mettent sur pied des colloques, ateliers et séminaires de perfectionnement. Dans plusieurs cas, elles délivrent des attestations officielles reconnues par le milieu, quand ce n’est pas la seule manière de les obtenir. Les grandes organisations peuvent aussi arranger des stages de formation à l’étranger. Deux employés qui occupent des postes similaires dans des divisions différentes d’une entreprise peuvent par exemple permuter pour faire profiter les équipes de travail de nouvelles pratiques. Une belle expérience personnelle pour l’employé qui voit du pays…

Mentorat
Les moins orgueilleux (ou les plus malins) peuvent se tourner vers un mentor pour obtenir des connaissances inestimables, particulièrement s’ils désirent demeurer dans la même organisation. C’est bien connu, les diplômes sont essentiels, mais on accorde souvent une promotion en se posant une simple question : « L’employé est-il capable de faire le travail? ». En suivant un employé plus expérimenté dans son quotidien, on acquiert un atout précieux pour tout employeur : l’expérience. Il ne faut pas craindre d’être soupçonné de vouloir usurper l’emploi de quelqu’un d’autre. En étant franc et ouvert avec son mentor et en lui expliquant que cette démarche s’intègre dans un plan de carrière à long terme, on évite les malentendus. Le plus simple est probablement de choisir un mentor qui approche de la retraite. Ces personnes sont souvent très ouvertes à transmettre leurs connaissances et ont la fierté du travail accompli durant de longues années.

Études supérieures financées par l’entreprise
Il est de plus en plus courant pour de grandes organisations d’accorder une pause à certains de leurs employés afin de leur permettre de poursuivre des études supérieures. Ce type de programmes existe surtout dans les domaines de la finance et du management. Habituellement, l’employé obtient une bourse d’études de son entreprise, ce qui lui permet de payer les frais universitaires et parfois ses dépenses personnelles durant deux à trois ans. Très avantageux, ces programmes ne sont malheureusement pas ouverts à tous et couvrent habituellement un nombre limité de disciplines, le plus commun étant probablement le programme de MBA. Les employés qui ont recours à cette option sont habituellement liés par un contrat exigeant qu’ils retournent travailler dans l’entreprise pour une période déterminée après la fin de leurs études. Autrement, l’étudiant doit s’engager à rembourser à l’entreprise l’équivalent de son prêt.

Des conseils de professionnels
Une fois que l’idée d’une formation d’appoint a germé dans son esprit, il reste encore tout un cheminement à faire pour l’adulte à la recherche de perfectionnement. Bien des chemins mènent à l’apprentissage. Selon leur personnalité ou leurs disponibilités, certaines personnes emprunteront un chemin classique en milieu scolaire, d’autres des formations ponctuelles ou informelles. Il est important de bien cibler ce qui motive un retour aux études, afin de rentabiliser son temps et ses ressources.

Avant de s’aventurer à l’aveuglette dans une formation, pourquoi ne pas demander conseil aux professionnels? Bien sûr, les conseillers en ressources humaines occupent une place privilégiée pour orienter les employés dans leur choix de formation. Pour leur part, certains psychologues allient psychologie et orientation de carrière, une option à considérer si la réorientation a lieu à la suite de changements importants dans la vie personnelle.

C’est ainsi sans doute que le nouvel étudiant pourra arriver à concilier harmonieusement les études et le travail… sans tout laisser tomber.

Stéphanie Lalut, journaliste indépendante

Source : Effectif, volume 11, numéro 1, janvier/février/mars 2008.


Stéphanie Lalut