Vous lisez : Vivre dans un milieu de travail interculturel

De nos jours, dans certains milieux de travail, les membres du personnel proviennent tous de la même culture. Pourquoi? La région où est située l’entreprise, le genre d’occupation qu’on y retrouve ou la taille de l’organisation peuvent expliquer cette situation. Dans ces entreprises, implanter la diversité culturelle n’est sans doute pas encore une priorité. Mais étant donné la pénurie de main-d’œuvre qui pointe à l’horizon, il serait judicieux de s’y préparer rapidement et de commencer à évaluer si l’accueil harmonieux des membres de diverses communautés culturelles ne serait pas une solution pour pallier ce problème majeur.

Dans certains milieux dont les employés proviennent de différentes cultures et des minorités visibles ou sont des immigrants, les gens ont appris à vivre ensemble, alors que dans d’autres, l’organisation est régulièrement en butte à des problèmes. Comment peut-on éviter les embûches?

Lorsqu’un employé d’une autre culture se joint sans préparation à un milieu de travail, on entend souvent des réflexions, du genre de celles-ci :

  • « Comment je lui donne la main? »
  • « Pourquoi ne lève-t-elle pas les yeux lorsque je lui parle? »
  • « Pourquoi est-il si rapproché de moi lorsque je lui parle? »
  • « S’il a quelque chose à me reprocher, pourquoi ne me le mentionne-t-il pas tout simplement? »
  • « Pourquoi veut-il s’absenter le vendredi après-midi? »
  • « Pourquoi je ne la comprends pas lorsqu’elle me parle, même en français? »
  • « Pourquoi vient-il de se choquer si soudainement? »
  • « Elle n’a rien compris à ce qu’on lui demande. »
Toutes les cultures, incluant la nôtre, s’expriment par des gestes. Si nous pouvons éprouver de la difficulté à comprendre la gestuelle d’une autre culture, dites-vous bien que l’inverse est tout autant vrai. Toutes ces façons de faire peuvent être perçues comme menaçantes de part et d’autre et peuvent facilement, à la longue, mener à des conflits. Les médias nous en rapportent d’ailleurs régulièrement ces jours-ci. Pensons entre autres aux mesures d’accommodement dont il est fréquemment question dans les médias! Pourtant, on dit que la diversité est une richesse pour l’organisation et qu’elle améliore la productivité de l’entreprise. Existe-t-il des moyens de favoriser la compréhension de ces différences interculturelles?

Dans tous les cas où la diversité organisationnelle est réussie, on constate que la direction de l’entreprise, les personnes qui accueillent les nouveaux employés et les représentants des autres cultures ont tous fait des efforts pour se comprendre et collaborer harmonieusement. Tous sont d’accord pour affirmer qu’il a fallu du temps, de l’énergie et de l’imagination pour y arriver et que ce n’est pas automatique! On a prévu des activités de toutes sortes ainsi que des programmes de formation appropriés.

Pour favoriser les relations entre différentes cultures dans les organisations, la direction régionale de Montréal d’Emploi-Québec ainsi que le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles ont récemment publié deux documents très pertinents sur le sujet. Le premier, intitulé Guide pratique de la gestion de la diversité interculturelle en emploi, s’adresse particulièrement aux employeurs et présente toutes sortes de suggestions pour intégrer harmonieusement des représentants de diverses communautés culturelles. Le second, dont le titre est Apprendre le Québec, s’adresse aux immigrants. Il comprend une foule de renseignements sur le Québec. On peut se procurer ces deux documents auprès des organismes mentionnés plus haut. Ils sont également disponibles dans le portail de l’Ordre des CRHA et CRIA du Québec à l’adresse suivante : www.orhri.org/diversite.

La différence n’implique pas un manque de qualification ou d’expertise. Profitons donc des avantages de la diversité!

Pierre Duguay, CRHA, est président de Com-Inter Communications.

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